"Paris a rejoint ce recours pour que triomphe la justice climatique", affirme Anne Hidalgo dans une vidéo postée sur Twitter ce mercredi. Avec la mairie de New York, la mairie de Paris a annoncé rejoindre un collectif d’associations et de collectivités territoriales qui ont assigné TotalEnergies en justice pour manquement à son "devoir de vigilance" en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
"Avec ce procès, nous voulons obliger un acteur incontournable de l’énergie à respecter l’Accord de Paris", explique Anne Hidalgo. La maire PS évoque une affaire symbolique "pour que Total réduise ses émissions à effet de serre et adopte enfin une trajectoire de neutralité carbone solide"
"Canicules, inondations, élévation du niveau de la mer, sécheresses, feux de forêt, fonte des glaciers… Tous les signaux sont au rouge. Pour nous en sortir et maintenir l’augmentation de la température de la planète en dessous de 2 degrés, l’Accord de Paris doit absolument être respecté. Or, certains continuent à penser à leurs intérêts financiers avant l’intérêt collectif et la protection de la vie sur Terre. C’est pourquoi ce procès est important. Il s’agit d’être à la hauteur, d'être responsable vis-à-vis des populations qui subissent déjà les effets dramatiques du dérèglement climatique", indique Anne Hidalgo.
Paris rejoint Arcueil, Nanterre et Sevran
Aux côtés de mairies comme Grenoble et Poitiers, et d’associations comme Notre Affaire à Tous, France Nature Environnement et Amnesty International France, d’autres collectivités franciliennes sont déjà impliquées dans cette action en justice : Arcueil (Val-de-Marne), Nanterre (Hauts-de-Seine), et Sevran (Seine-Saint-Denis).
En janvier 2020, le collectif avait assigné Total en justice en pointant du doigt l’insuffisance de ses engagements climatiques, sa lourde empreinte carbone et "une stratégie en contradiction totale avec les objectifs de l’Accord de Paris". Le tribunal de Nanterre s’est ensuite déclaré compétent en février 2021. Total a depuis fait appel, et l’affaire a été renvoyée devant le tribunal de Paris.
Dans un communiqué, "Notre Affaire à Tous" dénonce le "déni climatique historique" et le "blanchiment climatique" (ou "greenwashing") de Total : "Total fait partie du top 20 des entreprises fossiles ayant émis directement et indirectement le plus de gaz à effet de serre (GES) depuis 1965 et demeure encore aujourd’hui à l’origine de près de 1% des émissions mondiales de GES, soit l’équivalent des émissions annuelles de la France... En contradiction frontale avec son ambition affichée de devenir “neutre en carbone en 2050”, TotalEnergies persévère dans l’exploration pétro-gazière et continue de consacrer près de 80% de ses investissements au développement des énergies fossiles, réprésentant encore 90% de son activité."
Au total, 16 collectivités et six associations sont désormais engagées dans ce contentieux.
France 3