Le Kremlin durcit le ton vis-à-vis de l'Occident. En réponse aux sanctions décidées contre son brut, la Russie diminuera en mars sa production de pétrole, a annoncé vendredi son vice-premier ministre. Cette réduction « volontaire » s'élèvera à « 500.000 barils par jour en mars », soit environ 5 % de la production, a déclaré Alexandre Novak. « Nous ne vendrons pas de pétrole à ceux qui adhèrent directement ou indirectement aux principes du prix plafond », a-t-il précisé en référence aux sanctions occidentales.
La Russie est frappée depuis décembre par la mise en place d'un prix plafond sur son brut par le G7, l'Union européenne et l'Australie. Ces mesures visent également depuis début février les produits pétroliers raffinés. L'objectif est de réduire la manne pétrolière de Moscou, dont les revenus financent son invasion de l'Ukraine, mais sans provoquer une pénurie, et donc un envol des cours de l'or noir.
La motivation affichée par Moscou ne convainc pas tout le monde. « Nous estimons que la décision n'est pas complètement volontaire et que des facteurs de marché forcent la main à la Russie », qui peine à trouver des acheteurs, note un analyste d'UBS.
Les membres de l'Opep+ ne semblent pas vouloir compenser la baisse de la production russe. Celle-ci s'ajoutera d'ailleurs à la réduction de 2 millions de barils par jour déjà décidée en octobre par les 23 membres du cartel pétrolier. Cette réduction est à comparer à une consommation mondiale de plus de 100 millions de barils par jour.
L'annonce de la fermeture partielle des vannes russes a donné un coup de fouet aux prix. Le brent, référence internationale, grimpait en fin de journée de 1,5 %, à 86 dollars le baril.
Le plafonnement des prix du pétrole russe continue d'atteindre ses objectifs et toute réduction de la production russe nuira de manière disproportionnée aux pays en développement, a déclaré vendredi un responsable de la coalition du G7.
Le Figaro