Airbus se joint à la future station spatiale Starlab
La National Aeronautics and Space Administration (NASA) continue de travailler sur le projet de station orbitale. Elle s'appellera Starlab (à ne pas confondre avec S.T.A.R. Labs des DC Comics).
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Airbus aura bientôt sa station en orbite basse. La branche Defence and Space du groupe européen vient de signer un accord avec l'américain Voyager Space pour la création d'une co-entreprise visant à concevoir, construire et exploiter la future station Starlab, dont le lancement doit avoir lieu d'ici 2028.
Développée par Nanoracks, filiale de Voyager Space, Starlab est l'une des infrastructures privées qui doivent prendre le relais de la station spatiale internationale (ISS), dont la fin de vie est programmée pour 2031. Fin 2021, le projet s'était vu accorder 160 millions de dollars par la Nasa - qui avait également attribué 130 millions de dollars à Blue Origin et 126 millions de dollars à Northrop Grumman pour leurs projets respectifs.
Proposer des services aux agences spatiales
Ce soutien concrétisait alors un changement de paradigme pour l'agence spatiale américaine : pour concentrer ses moyens sur la recherche lointaine, celle-ci devait céder au privé la propriété des activités en orbite basse, devenant simple cliente. Le développement des capsules Crew Dragon de SpaceX et Starliner de Boeing pour desservir l'ISS était le premier chapitre de cette nouvelle ère. Les stations commerciales doivent être le second.
Starlab, comme ses futures consoeurs, doit donc à terme proposer des services permettant aux astronautes de réaliser les expériences scientifiques qu'ils pratiquent aujourd'hui à bord de l'ISS. Elle mettra ainsi à leur disposition un laboratoire développé en partenariat avec plusieurs universités américaines.
A la différence de Blue Origin, notamment, elle n'envisage pas, à ce stade, d'accueillir des touristes spatiaux. Ce qui n'a pas empêché Voyager Space de nouer un partenariat avec le groupe hôtelier Hilton pour la conception de suites à bord, afin de « rendre les séjours prolongés plus confortables ».
Profiter de l'expertise d'Airbus
La station aura un diamètre de huit mètres, près de deux fois supérieur à celui de l'ISS, et la moitié de son volume. La version initiale prévoyait de déployer en orbite un module gonflable, une solution qui devait permettre de proposer un grand espace de vie tout en facilitant le lancement. Les contraintes techniques ont poussé Voyager Space à revenir sur un module rigide plus classique.
C'est là qu'est intervenu Airbus, qui dispose d'une expertise éprouvée en la matière, ayant notamment coconçu le laboratoire européen Colombus de l'ISS. Le 4 janvier, la firme américaine avait annoncé un premier accord de soutien technique avec le groupe européen. Ce mercredi, les partenaires ont décidé d'approfondir leur relation.
« Nous sommes fiers de partager le futur des stations spatiales avec Airbus. Cette coentreprise nous permettra de répondre aux demandes des agences spatiales du monde entier, tout en ouvrant de nouvelles opportunités aux utilisateurs commerciaux », s'est félicité Matthew Kuta, président de la firme américaine. « Nous avons le sentiment d'être le représentant ou peut-être le fer de lance de l'Europe dans ce domaine. Nous le faisons aussi pour attirer l'ESA », a complété Michael Schoellhorn, président d'Airbus Defence and Space.
L'implication de plain-pied d'Airbus dans le projet pourrait en effet servir de porte d'entrée pour l'agence spatiale européenne. Une fois l'ISS désorbitée, elle devrait pouvoir, comme la Nasa, acheter des places à bord de Starlab pour ses astronautes.