L'Italie fait marche arrière et décide de plafonner la taxe sur les superprofits des banques italiennes annoncée lundi 7 août 2023. La mesure visait à envoyer un signal aux familles et aux entreprises italiennes frappées par l’inflation et assommées par l'augmentation des taux d'intérêts, mais elle a provoqué une dégringolade trop importante à la Bourse pour être maintenue dans sa forme initiale.
Le gouvernement ne renonce pas à taxer les banques, mais « pour préserver la stabilité des institutions bancaires », leur contribution sera plafonnée à 0,1% du total de leurs actifs. Une annonce qui a manifestement suffi à calmer les marchés. Ce mercredi, le secteur bancaire a connu un net rebond à la Bourse de Milan. Intesa Sanpaolo gagnait 2,3% à la clôture, sa rivale UniCredit 4,4% et Banco BPM progressait même de 5,4%.
En corrigeant le tir, le gouvernement va en revanche devoir réviser ses estimations de recettes. Selon certaines sources, elles pourraient être divisées par deux et ne pas dépasser les 2,5 milliards de dollars. En 2022, l'Italie avait instauré une taxe sur les superprofits des géants énergétiques. Elle avait rapporté 2,76 milliards d'euros.
Ces recettes qui seront versées d'ici à juin 2024 devraient servir à « financer des mesures de soutien aux ménages et aux entreprises ». C'est ce qu'a rappelé Giorgia Meloni mardi 8 août. La Première ministre italienne a fait œuvre de pédagogie en postant une vidéo sur Facebook pour expliquer l'esprit de sa mesure. Il s'agit selon elle de taxer « la différence entre ce que les banques facturent à leur client quand elles prêtent de l'argent, et ce qu'elles concèdent quand les clients épargnent ». Autrement dit, il faut taxer ce qu'elle appelle les « marges injustes ».
Les banques italiennes ont vu leurs revenus engendrés par les intérêts s'envoler dans la foulée de la hausse des taux, sans pour autant augmenter la rémunération des comptes courants de leurs clients dans les mêmes proportions. Dans une première tentative de calmer la tempête boursière, le gouvernement avait promis mardi soir que les banques qui ont augmenté la rémunération des comptes courants ne devraient pas être affectées de manière significative par la taxe.
RFI