Cryptomonnaies: poursuivi aux États-Unis, le PDG de Binance démissionne pour sauver la plate-forme
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«CZ», le PDG de la plus grande plateforme d’échange au monde a plaidé coupable de blanchiment d’argent. Binance versera aussi 4,3 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites.
C'est un nouveau séisme dans l'univers des cryptoactifs. Changpeng Zhao, le PDG de la plus grande plateforme d'échange de cryptomonnaies au monde, a démissionné dans le cadre d'un accord global passé avec les autorités américaines. En échange de l'abandon des multiples procédures lancées contre le groupe, « CZ » tel qu'il se fait appeler a accepté de plaider coupable et d'abandonner son poste. Binance va également payer une amende d'environ 4,3 milliards de dollars pour solder l'affaire.
Plusieurs lois fédérales violées
«J'ai fait des erreurs et je dois en assumer la responsabilité», a écrit Changpeng Zhao sur son compte X (ex-Twitter). Il sera remplacé à la tête de Binance par Richard Teng, qui était jusqu'ici responsable des marchés régionaux.
Le groupe et son emblématique fondateur sont depuis plusieurs années dans le viseur. La plateforme était poursuivie pour avoir violé plusieurs lois fédérales, notamment contre le blanchiment d'argent.
L’un des régulateurs financiers américains, la CFTC reproche notamment à Binance de ne pas avoir pris des mesures suffisantes pour empêcher le blanchiment. Les clients pouvaient accéder à la plateforme sans que leur identité n'ait été préalablement vérifiée. Selon les enquêtes de deux agences du Trésor, Binance n'aurait pas pris de mesures pour prévenir des transactions effectuées par des mouvements comme le groupe État islamique, al-Qaïda ou les brigades Ezzedine al-Qassam branche armée du Hamas.
«Faute d'avoir appliqué des mesures anti-blanchiment, Binance a permis à un large éventail d'acteurs criminels de réaliser des échanges sur la plateforme», fait valoir le Trésor américain dans un document de 92 pages.
L'enquête a aussi révélé qu'après s'être engagé, dès 2019, à ne plus accepter de clients américains, Binance en a conservé, en particulier ceux qui étaient les plus actifs et généraient un chiffre d'affaires considérable pour le site.
«Quand Binance s'est lancé, il ne possédait pas les instruments de contrôle de conformité adéquats pour la société qu'il était en train de devenir», a réagi le groupe.
Mais l’accord passé avec la CFTC et le gouvernement américain n'inclut pas les attaques du gendarme boursier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), qui lui reproche de n'avoir pas demandé les licences nécessaires à la pour vendre des cryptomonnaies. À l'exception du Bitcoin, celles-ci sont considérées aux États-Unis comme des instruments financiers.
Il est aussi reproché à Changpeng Zhao d'avoir volontairement brouillé les liens d'indépendance supposés entre le groupe et son entité américaine Binance US, d'avoir permis à des citoyens américains d'effectuer des transactions sur la plateforme mondiale en toute illégalité et d'avoir transféré des fonds de clients vers deux sociétés (Merit Peak Ltd et Sigma Chain) situées en dehors des États-Unis.
Binance est un acteur majeur du monde des cryptomonnaies, avec une part de marché proche de 50 % au niveau mondial parmi les plateformes d'échange. Le groupe est aussi un important investisseur dans cet écosystème.