Hafize Gaye Erkan, banquière de 44 ans passée notamment par Goldman Sachs, a expliqué ce samedi 16 décembre avoir échoué à trouver un logement à Istanbul à cause de la flambée des prix qui accable la Turquie depuis de longs mois.
La situation est courante chez les jeunes Turcs, moins pour une ancienne cadre de Wall Street : en raison de la hausse massive des prix, la gouverneure de la Banque centrale turque, Hafize Gaye Erkan, dit avoir été contrainte de retourner vivre chez ses parents.
«Nous n’avons pas trouvé de logement à Istanbul. C’est terriblement cher. Nous nous sommes installés chez mes parents», a expliqué ce samedi 16 décembre la banquière qui a pris ses fonctions début juin après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan, au quotidien turc Hürriyet. «Est-il possible qu’Istanbul soit devenue plus chère que Manhattan ?», s’interroge-t-elle dans cet entretien publié samedi.
Hafize Gaye Erkan, âgée de 44 ans, vivait depuis deux décennies aux Etats-Unis, où elle a occupé des postes de responsabilités au sein de plusieurs grandes banques, dont Goldman Sachs.
Mais l’inflation a atteint en novembre pas moins de 62 % sur un an en Turquie, alimentée notamment par la dévaluation de la livre turque, et les prix des loyers ont augmenté de 77,1 % sur la même période à Istanbul, d’après une étude de l’université stambouliote de Bahçesehir.
Tensions locatives
Pour tenter d’endiguer l’inflation, la Banque centrale turque a relevé son taux directeur de 8,5 % à 40 %, en à peine quelques mois. «Nous arrivons à la fin des mesures de resserrement monétaire», assure toutefois la gouverneure de la Banque centrale, première femme à diriger l’institution.
Face à la gronde des locataires, menacés par l’envolée des prix, le gouvernement turc a plafonné la révision des loyers des logements à 25 %. Mais selon des experts, cette mesure n’a fait qu’aggraver les tensions, poussant de nombreux propriétaires à chercher par tous les moyens, parfois frauduleux, à se débarrasser de leurs locataires pour relouer leurs biens parfois plusieurs fois plus cher.
Liberation