L’extension de ce pipeline a suscité ces dernières années de fortes oppositions au Canada. Son exploitation pose des risques environnementaux dénoncés par les autochtones et les écologistes.
Après des années de retard, le chantier de Trans Mountain, au Canada, prend fin. L’oléoduc qui existait déjà, avait été construit dans les années 1950. Il s'étendait sur 1 150 km entre la province de l'Alberta et la Colombie-Britannique à l'ouest et transportait environ 300 000 barils par jour.
Deux fois plus gros, ce nouveau pipeline va transporter le triple de pétrole vers la côte Pacifique. Une fois en activité, il pourra donc acheminer 890 000 barils par jour avec des stations de pompage et terminaux additionnels et un nouveau complexe portuaire à Burnaby, près de Vancouver. Il va permettre de produire plus et également d'exporter davantage, notamment vers l'Asie. Le Canada est le quatrième exportateur mondial de pétrole brut.
Le projet, réclamé par la puissante industrie pétrolière albertaine, est contesté, depuis ses débuts, par les écologistes et les communautés autochtones de la région. Le peuple des Premières Nations du Canada, qui vit le long du tracé, s’inquiète notamment des risques de marée noire, avec l'augmentation du trafic maritime et ses conséquences sur les populations d'orques de l'océan, une espèce menacée.
Inquiétudes et oppositions
Pour les défenseurs de l’environnement, cet oléoduc est contradictoire avec l'engagement du gouvernement canadien visant à réduire de plus de 40% les émissions de gaz à effet de serre du pays d'ici à 2030. Le Canada se classe parmi les dix plus grands émetteurs d'émissions de GES de la planète et compte l'un des plus hauts taux d'émissions par habitant. Pourtant, la question climatique est un enjeu qui préoccupe les Canadiens : ces dernières années, le pays a connu des événements météorologiques extrêmes, par exemple la pire saison des feux de son histoire en 2023.
Le coût financier du projet fait, également, polémique. Il a explosé. Des difficultés techniques, des contestations judiciaires, la crise sanitaire du Covid-19, des inondations et les feux de 2023 ont contribué au retard de construction. On l’estime à plus de 34 milliards de dollars canadiens (23 milliards d’euros), chaque mois de retard ayant entraîné des hausses de coût. Alors, quelles seront les retombées financières de ce gros projet ? Emplois, projets locaux, taxes municipales, provinciales, fédérales : de nouvelles rentrées qu'il faudra évaluer. Les premières gagnantes sont bien évidemment les entreprises pétrolières qui vont pouvoir augmenter leur production et vendre leur pétrole plus cher, même si la question des droits de péage les concernant n'a toutefois pas été réglée
RFI