Le géant informatique français en difficulté Atos se trouvait lesté par une lourde dette et en manque d'argent frais pour maintenir son activité.
L'ex-fleuron de la « French Tech », qui doit être l'un des piliers technologiques des Jeux olympiques de Paris cet été, avait annoncé lundi 29 avril avoir besoin de 1,1 milliard d'euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire de 3,2 milliards d'euros sa dette brute, qui avoisine les 5 milliards. Il avait fixé jusqu'à vendredi à ses créanciers pour lui soumettre des propositions de refinancement.
« Les banques et les obligataires (créanciers, NDLR) ont bien déposé une offre commune », a annoncé à l'AFP une source proche des détenteurs de dette obligataire d'Atos, ajoutant qu'ils « supportaient le groupe et apportaient les liquidités nécessaires à ce dernier ». Selon cette même source, cette proposition commune « peut être parfaitement compatible » avec l'arrivée d'un investisseur de référence, s'il « s'inscrit dans l'offre des créanciers ».
David Layani, déjà propriétaire de 11% du capital d'Atos, est sur les rangs, de même que l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, ainsi qu'un fonds américain. Aucun autre détail sur cette offre, révélée par La Tribune, n'a pour le moment été dévoilé. Contacté par l'AFP, Atos n'avait pas encore réagi ce samedi après-midi.
Une lettre d’intention de l’État
L'État français s'était manifesté le week-end dernier en envoyant une lettre d'intention au groupe, afin de lui signifier son intérêt pour ses activités souveraines – entre autres, des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des produits de cybersécurité. Une initiative qu'Atos avait dit accueillir avec « satisfaction ». Bercy avait également fait savoir que le gouvernement souhaitait rallier à sa démarche d'autres acteurs français.
RFI