C’est la cinquième fois que la Chine se lance dans un cycle d’émission spéciale d’obligations souveraines. En 1998, l’emprunt était destiné à recapitaliser les banques d’État ; en 2007, il s’agissait de créer un fonds souverain ; en 2020 un milliard de yuans a été levé pour lutter contre la pandémie de Covid ; en 2023 un milliard de yuans aussi, officiellement pour lutter contre les catastrophes, mais en réalité pour relancer la croissance en berne.
Titres à 20, 30 et 50 ans
Cette nouvelle impulsion du gouvernement central sur de très longues échéances, puisqu’on parle de titres à vingt, trente et cinquante ans, doivent permettre de financer des projets de très longs termes « essentiels à la modernisation de l’économie », selon le ministère des Finances. La Banque populaire de Chine et le ministère des Finances consolident ainsi leurs projets d’obligations à long terme pour soutenir l’investissement, ajoute le Financial Times.
Entre mai et novembre prochain, l’émission de bons du Trésor par le gouvernement central comprendra 300 milliards de yuans d’obligations à 20 ans, 600 milliards de yuans d’obligations à 30 ans et 100 milliards de yuans d’obligations à 50 ans, notent les Nouvelles de Pékin.
Objectif 5% de croissance
La vente de la dette centrale contribuera à « accélérer les dépenses budgétaires », affirme Ding Shuang, économiste en chef pour la Grande Chine et l’Asie du Nord chez Standard Chartered PLC, cité par l’agence Bloomberg. Une manière de contribuer « à maintenir la croissance positive au premier trimestre » et d’augmenter les chances d’atteindre l'objectif de croissance annuel fixé à 5% par Pékin.
Cette émission marque aussi une reprise en main de l’État central qui a fixé les grandes orientations en matière de contrôle de la stabilité sociale et du développement des sciences et des technologies notamment. Deux orientations qui vont entraîner la surpression de dizaines de milliers de postes au sein des institutions publiques en provinces, rapporte le South China Morning Post ce lundi.
RFI