Le passage de cette loi représente pour Joe Biden une victoire après un combat de longue haleine et une bonne nouvelle à l'approche des élections de mi-mandat. La loi « amplifie nos efforts pour fabriquer des semi-conducteurs ici, en Amérique », a déclaré le président américain, louant les entrepreneurs, qui sont la raison de son « optimisme » concernant le futur du pays.
Le texte, adopté fin juillet par le Congrès, prévoit de débloquer 52 milliards de dollars de subventions pour relancer la production de semi-conducteurs aux États-Unis et des dizaines de milliards supplémentaires pour la recherche et le développement. Ce plan d'investissement « va diminuer les coûts de la vie quotidienne, créer des emplois industriels bien payés dans le pays et renforcer la place de leader des États-Unis dans l'industrie du futur », avait commenté le président dans un communiqué après le vote au Congrès.
50 milliards d'investissements
Selon la Maison Blanche, cet engagement à soutenir l'industrie de haute technologie attire déjà des fonds privés, avec quelque 50 milliards de dollars investis dans les semi-conducteurs. Micron Technology a notamment annoncé ce mardi un plan de 40 milliards de dollars aux États-Unis. Cet investissement sera en partie financé par les subventions et les crédits d'impôts prévus par la loi.
« Cette loi permettra à Micron de faire passer la production nationale de mémoire de moins de 2% à 10% du marché mondial au cours de la prochaine décennie, faisant des États-Unis le siège de la fabrication et de la recherche et développement de mémoire les plus avancées au monde », a salué le PDG de Micron, Sanjay Mehrotra, cité dans le communiqué. Le groupe revendique « le plus important investissement dans la fabrication de puces de l'histoire des États-Unis », avec la création, à terme, de « jusqu'à 40 000 nouveaux emplois américains ».
« Deux autres entreprises, GlobalFoundries et Qualcomm, ont annoncé lundi un partenariat de quatre milliards de dollars pour produire des puces aux États-Unis, qui seraient autrement allés à l'étranger », a souligné de son côté Joe Biden.
La demande pour les semi-conducteurs a explosé pendant la pandémie, causant des pénuries mondiales encore exacerbées par la fermeture d'usines chinoises face aux résurgences du Covid-19. Les États-Unis, dont la part dans la production mondiale a fortement reculé ces dernières années au profit de l'Asie, ont souffert de ces pénuries. Cela a notamment ralenti la production de voitures neuves l'an dernier, faisant flamber les prix dans l'automobile. Mais cela a aussi eu un impact sur les ordinateurs, les smartphones et les aspirateurs dont les semi-conducteurs sont des composants essentiels.
RFI