Le tireur de Louisville a ciblé ses collègues de la banque, selon la police
Un jeune Américain a ouvert le feu lundi dans la banque qui l'employait, à Louisville, principale ville du Kentucky, tuant cinq personnes et faisant au moins huit blessés tout en diffusant des images de l'attaque en direct sur internet, avant d'être abattu par la police.
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Après un bilan initial de quatre morts, la police de Louisville (centre-est des États-Unis) a annoncé dans la soirée qu’une cinquième victime, une femme de 57 ans, était décédée de ses blessures.
L’auteur des tirs, Connor Sturgeon, 25 ans, était «en live streaming» durant l’attaque, a affirmé la cheffe de la police de Louisville, Jacquelyn Gwinn-Villaroel, lors d’une conférence de presse. Une porte-parole de Meta (maison mère de Facebook et Instagram) a déclaré dans un communiqué à l’AFP que l’entreprise était «en contact avec les forces de l’ordre» et a «rapidement retiré le +live stream+ de cet événement tragique ce matin».
Les autorités n’ont pas précisé le mobile du tireur, mais, d’après la chaîne CNN, Connor Sturgeon venait d’être informé qu’il serait licencié et avait laissé une lettre pour ses proches, annonçant qu’il allait ouvrir le feu dans les locaux de la banque.
Appelées peu après 08 h 30 pour des tirs au sein des locaux de la Old National Bank dans le centre-ville, les forces de l’ordre sont arrivées sur place «en moins de trois minutes», a déclaré Jacquelyn Gwinn-Villaroel.
Certains rescapés ont réussi à trouver refuge dans la salle des coffres, d’après CNN. «Le suspect a tiré en direction des policiers, nous avons ouvert le feu en réponse et neutralisé le danger», a ajouté Jacquelyn Gwinn-Villaroel.
«Acte diabolique»
Les policiers «sont entrés dans le bâtiment en sachant qu’ils risquaient leur vie pour en sauver d’autres», a déclaré le maire de Louisville, Craig Greenberg, lors de la conférence de presse. Deux agents ont été blessés lors de l’échange de coups de feu. L’un d’eux a été gravement touché à la tête et son état est stable mais toujours critique après son opération du cerveau, a indiqué Jacquelyn Gwinn-Villaroel.
En tout, neuf personnes ont été admises pour des soins dans un hôpital de Louisville. Et l’une des personnes blessées est décédée dans la soirée, portant le bilan à cinq morts. Les cinq personnes décédées, trois hommes et deux femmes, avaient entre 40 et 64 ans.
«C’était un acte diabolique de violence ciblée», a déclaré le maire Greenberg, qui a précisé avoir perdu un «très bon ami» dans la tuerie. La victime, Tommy Elliott, était également l’un des «amis les plus proches» du gouverneur du Kentucky, Andy Beshear, qui lui a rendu hommage et a dénoncé la violence par arme à feu. De tels actes «déchirent les liens qui nous unissent», a déclaré le gouverneur démocrate, exprimant sa «douleur» après les événements du jour.
Joe Biden a appelé Andy Beshear dans la soirée pour évoquer cet événement «tragique», a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. Le président avait dénoncé plus tôt «un nouvel épisode absurde de violence par arme à feu». «Une fois de plus notre nation est en deuil», a-t-il écrit sur Twitter, appelant sans relâche – et sans grandes chances de réussite – à ce que le Congrès interdise les fusils d’assaut. Le tireur était armé d’un tel fusil, de type AR-15, souvent utilisé lors des tueries dans le pays, selon CNN, citant une source policière fédérale.
Prolifération
Les États-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Le 27 mars, une personne avait ouvert le feu dans une école primaire privée de Nashville, dans le Tennessee voisin, tuant trois enfants de 9 ans et trois employés avant d’être abattue par la police.
Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme. La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux États-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés.
Selon la base de données Gun Violence Archive, environ 49’000 personnes sont mortes par balle en 2021, contre 45’000 en 2020, qui était déjà une année record. Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides.