Les 142 personnes visées sont liées à la mafia calabraise, notamment aux clans de la ville de Cosenza, actifs dans le trafic de drogue.
Les autorités italiennes ont annoncé ce mardi 14 mai avoir interpellé 142 personnes liées à la ’Ndrangheta, la mafia calabraise, lors d’une opération exceptionnelle, rapporte l’AFP. Les mis en cause appartiennent aux clans historiques de la ville de Cosenza, actifs dans le trafic de drogue.
109 d’entre eux ont été incarcérés, 20 assignés à résidence et 13 autres visés par d’autres mesures restrictives. Ils sont soupçonnés à divers titres d’association « ndranghetiste, de trafic de stupéfiants, aggravé du chef d’association mafieuse » et d’autres délits, indique un communiqué de la police.
L’opération a été menée à l’aube par les carabiniers, la police et des agents spécialisés dans la criminalité économique, sous la direction du parquet anti-mafia de Catanzaro.
Un fonctionnaire interpellé
Les personnes arrêtées faisaient partie des clans historiques de Cosenza, en Calabre, les Lanzino-Patitucci et les Zingari. Un fonctionnaire de la Guardia di finanza, la police douanière et financière italienne, a également été interpellé au cours de l’opération.
Vincenzo Capomolla, procureur de Catanzaro, a assuré devant la presse que les groupes mafieux « asphyxiaient » les commerçants et entrepreneurs de Cosenza en leur extorquant de l’argent, même si leur activité principale était le trafic de drogue pour lequel ils utilisaient même des mineurs.
«Le trafic de drogue était l’une des manière pour la ’Ndrangheta d’exercer le contrôle du territoire», a précisé Vincenzo Capomolla. «Seules les personnes autorisées par l’organisation ndranghetiste pouvaient gérer le trafic de drogue, de sorte que toute activité non autorisée était punie par des sanctions financières mais aussi des punitions physiques», a ajouté le procureur.
Basée en Calabre, région très pauvre située dans la pointe de la Botte italienne, la ’Ndrangheta est la plus riche et la plus puissante des mafias italiennes, grâce notamment à son quasi-monopole sur le trafic de cocaïne en Europe.
Ouest France