Canicules et Covid-19 : Une surmortalité constatée pendant l'été 2022
Santé Publique France pointe un excès de mortalité pendant tout l'été, et en particulier pendant les trois épisodes de canicule qui ont touché le territoire métropolitain.
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Santé Publique France pointe un excès de mortalité pendant tout l'été, et en particulier pendant les trois épisodes de canicule qui ont touché le territoire métropolitain.
C'est un souvenir traumatique que ravive chaque épisode caniculaire en France. La canicule d'août 2003 et ses 15.000 décès en trois semaines restent dans toutes les mémoires. Depuis, chaque épisode de fortes chaleurs s'est traduit par une mortalité en excès conséquente. L'été 2022, et ses trois vagues de chaleur successives, n'a pas fait exception à la règle. Selon un rapport publié lundi soir par Santé Publique France (SPF), cette période a été marquée par un excès de 10.420 décès en France, soit une surmortalité de 6,1 %. Il s'agit de l'excès de mortalité le plus important enregistré depuis la mise en place du Plan National Canicule en 2004.
Pendant les seuls 33 jours de canicule qui ont frappé le pays entre juin et août 2022, l'excès de mortalité toutes causes confondues à l'échelle nationale est estimé à 2.816 décès, soit une surmortalité relative de 16,7 %. L'excès de mortalité le plus important a été observé lors de la deuxième canicule (+22,7 %), du 9 au 27 juillet.
L'impact du Covid à prendre en considération
L'établissement public se garde toutefois de donner les causes précises de ces morts. Les décès en excès constatés « ne peuvent pas être uniquement attribuables à la chaleur », note SPF. La prudence reste de mise car l'été 2022 a aussi été marqué par une recrudescence de l'épidémie de Covid.
Sur les trois périodes de canicule (du 14 au 22 juin, du 9 au 27 juillet et du 29 juillet au 14 août ), 894 décès liés à l'épidémie ont été enregistrés à l'hôpital et dans les établissements médico-sociaux. « Ces décès ne peuvent pas être soustraits de la surmortalité observée pendant les canicules », explique le rapport. Le Covid « a pu augmenter la vulnérabilité à la chaleur pour certaines personnes, et l'exposition à la chaleur a pu aggraver l'état de certains malades », souligne SPF.
Plusieurs enseignements peuvent toutefois être mis en avant. Quatre régions cumulent près des deux tiers de l'excès national : Auvergne-Rhône-Alpes (+473 décès), Nouvelle-Aquitaine (+436 décès), Occitanie (+509 décès) et Provence-Alpes-Côte-D'azur (+316 décès). Ces dernières ont été les plus concernées par les canicules, de manière plus intense dans le Sud-Ouest et de manière répétée et durable dans le Sud-Est.
Par ailleurs, les personnes âgées sont les plus touchées. Sur les 2.816 décès en excès constatés sur les trois épisodes de canicule de cet été, 2.272 ont été enregistrés chez des personnes âgées de 75 ans et plus, soit près de 80 % des décès.
Agir contre le réchauffement climatique
Entre le 1er juin et le 15 septembre, plus de 20.000 recours aux soins en lien avec la chaleur ont été enregistrés. Ces recours aux soins ont doublé aux urgences et triplé pour les consultations SOS médecins durant les périodes de canicules, par rapport aux périodes hors canicules. Ils concernent l'ensemble de la population.
Ce bilan confirme que la chaleur est un risque important pour la santé et « souligne la nécessité d'une stratégie d'adaptation et d'atténuation au changement climatique renforcée », avance SPF.
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