Le gouvernement entendait simplement suspendre l'obligation vaccinale des soignants, et ne pas l'abroger. La proposition de loi adoptée à l'Assemblée nationale va donc "beaucoup plus loin", selon Agnès Firmin Le Bodo, car "elle propose la réintégration des soignants mais aussi abroge l'obligation vaccinale, ce qui est inacceptable".
Deux jour après le vote en première lecture à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi abrogeant l'obligation vaccinale anti-Covid des soignants, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, estime que la situation est "inacceptable".
Invitée de franceinfo ce samedi, elle a tenu à rappeler que si "la Haute autorité de santé a annoncé il y a quelques semaines que l'obligation vaccinale pour les soignants pouvait être levée", l'instance a aussi recommandé "de continuer à se faire vacciner".
Le ministère de la Santé avait donc décidé de réintégrer les soignants non-vaccinés, assure-t-elle, en suspendant l'obligation vaccinale, sans l'abroger. Cette proposition de loi, déposée entre temps, va donc "beaucoup plus loin que ça", selon cette dernière, car "elle propose la réintégration des soignants mais aussi abroge l'obligation vaccinale ce qui est inacceptable".
"Il nous faut pouvoir réagir vite"
"Le virus circule toujours, il faut continuer être prudent. Si jamais une nouvelle pandémie ou un nouveau variant arrivait, il nous faut pouvoir réagit vite, et cette abrogration de l'obligation vaccinale nous l'empêchera", se justifie Agnès Firmin Le Bodo.
Avant d'ajouter: "N'oublions pas que ce sont plus de 99% des soignants qui sont vaccinés, il faut leur rendre hommage aujourd'hui."
Le 15 mai, après la parution d'un décret du ministère de la Santé, les soignants non-vaccinés pourront retrouver leur travail. Les chiffres "varient fortement", concernant leur nombre, précise Agnès Firmin Le Bodo, qui estime qu'il est "important" que la réintégration se passe "dans de bonnes conditions".
"Un message regrettable"
La proposition de loi du député du groupe à majorité communiste Jean-Victor Castor (Guyane), pour abroger l'obligation vaccinale, a été adoptée jeudi par 157 voix contre 137, avec le concours des différents groupes d'opposition, contre l'avis du gouvernement.
Le ministre de la Santé François Braun a déploré un "message regrettable envoyé par cette Assemblée aux soignants", qui va "affaiblir notre capacité de réponse" en cas de nouvelle épidémie. Le texte doit encore être étudié au Sénat.
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