Le Comité international de la Croix-Rouge, qui siège à Genève, s'en remet à l'État suisse. Objectif : trouver les 400 millions d’euros qui lui manquent pour boucler son budget 2023 et éviter de nouvelles suppressions de postes.
Première organisation humanitaire au monde, le CICR (différent des Croix-Rouge nationales) est hyper-sollicité par la guerre en Ukraine et les multiples crises à travers le monde. Il ne sait plus comment assurer sa mission et il a déjà annoncé des licenciements et la fermeture d'une vingtaine de missions.
Avec plus de 160 millions de francs par an (à peu près pareil en euros), la Suisse n’est que le troisième contributeur de la Croix-Rouge derrière les États-Unis et l’Allemagne. Sauf qu’à l’étranger, l’image de l’organisation humanitaire se confond quasiment avec celle du pays qui l’a vu naître. La Croix-Rouge qui réduit ses activités, c’est comme si la Suisse se désengageait du terrain. Ewan Watson, le porte-parole de la Croix-Rouge, confirme que des discussions sont en cours avec le gouvernement suisse pour qu’il abonde le budget :
« On est en contact avec tous nos donateurs principaux. Bien sûr la Suisse en est un, la France, les États-Unis, l'Allemagne. On maintient un budget solide pour cette année parce que les besoins humanitaires sur le terrain sont quand même énormes. »
La guerre en Ukraine a siphonné une bonne partie des dépenses de la Croix-Rouge. Mais l’organisation explique que le passage à vide est aussi dû à l’essoufflement des donateurs conjugué à l’inflation. En interne, plusieurs employés mécontents des choix stratégiques de la direction dénoncent aussi une dérive budgétaire entamée depuis des années. Au moins 1800 postes sur les quelque 23 000 à la Croix-Rouge vont devoir être supprimés.
RFI