Crèmes solaires : l'Anses demande le retrait de l'octocrylène, une substance dangereuse
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Utilisé comme filtre UV dans de nombreuses crèmes solaires, l'octocrylène est pointé du doigt pour ses effets néfastes sur l'environnement. L'examen de son risque potentiel sur la santé est en cours.
La composition des crèmes solaires pourrait bientôt changer. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a transmis au gouvernement une demande de restriction de l'octocrylène, un composé chimique filtrant les rayons UV, dans la crème solaire, en raison de ses effets néfastes pour l'environnement, selon des informations de France info publiées ce vendredi.
Dans le cadre du règlement européen REACH, qui vise à assurer que les produits chimiques utilisés dans l'Union européenne ne sont pas dangereux pour les personnes et l'environnement, l'Anses est actuellement en train d'évaluer l'octocrylène. Cet examen a déjà permis de confirmer des effets néfastes déjà identifiés par le passé, en l'occurrence sur l'environnement et particulièrement sur les coraux. Le volet "santé" de l'examen se poursuit.
La décision appartient à la Commission européenne
L'Anses a donc transmis au ministère de l'Écologie un document comportant différentes options quant aux différents moyens d'éviter des dommages liés à l'octocrylène. Elle estime que pour éviter tout effet néfaste, la seule solution est l'interdiction pure et simple de ce composé dans les crèmes solaires.
La décision d'interdire ou non l'octocrylène doit être prise par la Commission européenne, en respect du règlement REACH. Selon Franceinfo, le gouvernement français compte porter le document présentant toutes les options proposées par l'Anses et soutenir une interdiction. En coulisses, le ministère serait moins enclin à porter cette décision que ce qu'il affirme publiquement, explique le média.
La question de la dangerosité pour la santé
L'autre aspect de la régulation de l'octocrylène est sa dangerosité pour la santé. En 2021, une étude franco-américaine a conclu qu'il se dégradait progressivement en benzophénone, un composé suspecté d'être cancérigène et perturbateur endocrinien, banni des aliments et emballages aux États-Unis.
Quelques mois plus tard la Commission européenne avait adopté un règlement précisant que l'utilisation d’octocrylène "en tant que filtres ultraviolets dans les produits cosmétiques, aux concentrations actuellement autorisées, présente un risque pour la santé humaine".
Elle recommandait alors une réduction de la présence de ce composé dans les produits cosmétiques, de façon à atteindre moins de 10% dans les crèmes et moins de 9% pour les aérosols.
L'Anses pourrait faire d'autres préconisations sur le volet sanitaire à l'avenir. En plus des crèmes solaires, l'octocrylène est utilisée dans les crèmes "anti-âge"', là aussi pour ses propriétés de filtration des UV.