ONU: le début de la diplomatie des droits de l'homme avec la nommination de Volker Türksuccède
L’Autrichien Volker Türk remplace l’ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet et devient le nouveau visage pour la diplomatie des droits de l’homme.
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L’Assemblée générale des Nations unies a validé la nomination de l’Autrichien Volker Türk à la tête du Haut-Commissariat pour les droits de l’homme. Il remplace l’ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet, dont le mandat a pris fin le 31 août. Une défenseure reconnue des droits humains, mais partie sur une polémique, avec un rapport sur la Chine remis quelques minutes avant de quitter son poste.
L'Autrichien Volker Türk, devenu en janvier 2022 secrétaire général adjoint chargé de la politique, a passé l'essentiel de sa carrière dans le système onusien, en particulier au sein du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) où il avait déjà travaillé en étroite collaboration avec António Guterres lorsque ce dernier le dirigeait.
António Guterres a toujours donné aux hauts commissaires « l'espace et l'indépendance nécessaires pour exercer leur mandat pleinement et ça ne changera pas du tout quand Volker Türk prendra ses fonctions », a assuré jeudi le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, interrogé sur la proximité entre les deux hommes.
« Si vous regardez sa carrière au HCR, il l'a passée à défendre les droits des hommes, des femmes et des enfants qui demandaient protection au nom du droit international. Il l'a fait avec énergie, y compris en défendant des affaires devant la justice pour défendre le droit des réfugiés », a-t-il ajouté.
Ce choix d'António Guterres pour un diplomate inconnu du grand public contraste avec celui qu'il avait fait il y a quatre ans en souhaitant nommer à ce poste sensible une femme politique puissante, l'ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet, toujours pas remplacée une semaine après son départ.
Un fin connaisseur des arcanes onusiens
Volker Türk trouvera une table de travail bien garnie. Michelle Bachelet a choisi de rendre public quelques minutes avant la fin de son mandat un rapport attendu de longue date sur de possibles crimes contre l'humanité dans la région chinoise du Xinjiang, dont le suivi délicat incombera à son successeur. Vertement critiqué par la Chine, qui a exercé de très fortes pressions et mené campagne pour en empêcher la publication, ce document de 48 pages a été salué par bon nombre de pays occidentaux qui y voient une base solide pour dénoncer les exactions commises par les autorités chinoises.
Pour Vincent Chetail, professeur de droit international à l’Institut des hautes études internationales et de développement à Genève, cette désignation est un bon choix : « Sa tâche est énorme parce que d’une part, on assiste à une montée de l’opposition frontale contre les droits de l’homme. Il y a depuis deux ou trois ans une tendance politique, presque structurelle, anti-droits de l’homme au niveau international qui se développe sur fond de populisme ou d’autoritarisme. Les droits de l’homme ne sont plus autant universellement reconnus qu’ils l’étaient par le passé. »
Pour le professeur de droit international, ce choix porté sur Volker Türk est judicieux parce que c’est un fin connaisseur des arcanes onusiens et un fin diplomate : « Je pense qu’il va falloir faire preuve de diplomatie pour créer un nouveau consensus autour des droits de l’homme. »