«Je ne suis pas décisionnaire de l'endroit de la Coupe du monde. Les instances ont fait leur choix», a estimé l'arbitre âgée de 38 ans, sélectionnée parmi les 36 arbitres centraux du Mondial (20 novembre-18 décembre).
Questionnée sur le choix de l'émirat gazier, régulièrement critiqué pour son respect des droits humains et de la place des femmes dans sa société, Stéphanie Frappart a reconnu que «le sport jou(ait) souvent un rôle».
«On est toujours attentif quand on est femme dans ce pays-là. J'y ai été il y a trois quatre semaines et j'ai été bien accueillie», a-t-elle estimé lors d'un point presse au centre national du football, à Clairefontaine (Yvelines).
«C'est aussi un signe fort de la Fifa et des instances de faire arbitrer des femmes dans ce pays-là. Je ne suis pas porte-parole féministe mais si cela peut faire avancer des choses...» a-t-elle repris.
Aux côtés de la Rwandaise Salima Mukansanga et de la Japonaise Yoshimi Yamashita - ainsi que de trois autres femmes désignées comme assistantes - Frappart sera au sifflet d'au moins une rencontre au Qatar.
Frappart était déjà devenue la première femme arbitre en deuxième division française (2014), en Ligue 1 masculine (2019), en Supercoupe d'Europe (août 2019), en Ligue des champions (décembre 2020) et en finale de Coupe de France (7 mai dernier).
Au Qatar, la politique de «qatarisation» - c'est-à-dire de formation et d'emploi d'une main d'oeuvre qatarie, à commencer par les postes à responsabilité, dans un pays où 80% de la population est composée d'expatriés - a permis aux femmes d'accéder massivement aux études supérieures et au marché du travail.
Néanmoins, dans le cadre du système de tutelle commun à la région, les femmes restent liées à un tuteur masculin, généralement leur père, frère, grand-père, oncle ou mari.
Elles ont besoin de son autorisation pour prendre nombre de décisions (comme se marier, étudier ou voyager à l'étranger, occuper certains emplois, ouvrir un compte bancaire pour leurs enfants...).
Le Figaro