Tadej Pogacar double la mise sur le Tour de Lombardie, la der’ pour Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali
Vincenzo Nibali et Alejandro Valverde vont mettre un terme à leur carrière à l'occasion de la 116e édition du Tour de Lombardie le samedi 8 octobre. Les deux coureurs auront largement marqué l'histoire du cyclisme.
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Cette fois, Pogacar a eu le dernier mot. Battu la semaine passée sur le Tour d’Emilie par Enric Mas (Movistar), le Slovène (UAE Emirates) s’est montré impitoyable samedi pour la 116e édition du Tour de Lombardie. Plus véloce que l’Espagnol, dernier adversaire à barrer la route de Pogi vers un deuxième sacre d’affilée en Lombardie, le double vainqueur du Tour a signé un 16e succès cette saison à Côme, dépassant Remco Evenepoel et ses 15 bouquets.
Enric Mas deuxième, Mikel Landa (Bahrain - Victorious) est allé chercher la troisième place à quelques secondes du lauréat. Julian Alaphilippe (Quick -Step Alpha Vinyl) n’a pas existé dans le final, rapidement trahi par sa condition physique imparfaite. Alejandro Valverde s’est lui offert une belle place d'honneur (6e) pour sa dernière. Pour lui, comme pour Vincenzo Nibali, c’est le temps des adieux.
ALAPHILIPPE TROP JUSTE
Le plateau avait de quoi faire saliver. Entre les Vingegaard, Alaphilippe, Mas, Pogacar, Valverde, Nibali, etc.. Que de noms renvoyant à des scénarii de course haletants et fiévreux. On pensait assister à une première banderille dans la Madonna del Ghisallo (à 70 kilomètres de la ligne), mais la Jumbo-Visma puis la UAE Emirates se sont contentées de calquer un rythme élevé anesthésiant toute envie de fausser compagnie à ce qu’il restait du peloton. A la limite au sommet, Julian Alaphilippe a pu compter sur le soutien d’autres retardataires pour refaire un retard creusé dans la descente.
Replacé dans la première des deux ascensions de San Fermo della Battaglia, le Montluçonnais a ensuite subi dans le terrible Civiglio (4,2 km à 9,7%) les limites d’une condition physique imparfaite après sa chute sur la Vuelta. A l’instar de nombreux coureurs, le double champion du monde ne pouvait qu’observer impuissant le train infernal déployé par les UAE Emirates et la BORA – hansgrohe. Une future vieille gloire a d’ailleurs vu la retraite lui faire face brutalement lorsque Matteo Fabbro (BORA) s’est levé sur ses pédales. Double vainqueur de la Classique des feuilles mortes (2015-2017), Vincenzo Nibali s’est laissé glisser vers l’arrière et a profité de ses vingt derniers kilomètres en tant que coureur cycliste.
POGACAR ET MAS, LES INSÉPARABLES
Devant, il était enfin l’heure de s’expliquer entre costauds. Après un dernier relais incisif de Davide Formolo (UAE Emirates), Tadej Pogacar a allumé sans surprise la première mèche au pied du Civiglio. Dans sa roue, l’inévitable Enric Mas et le surprenant Mikel Landa, rapidement rattrapé par son impuissance face au duo star des classiques transalpines de cette fin d’année. Lui aussi attendu pour son retour face aux cadors deux mois et demi après son sacre sur le Tour de France, Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) n’a pas pesé dans le final, rétrogradant progressivement dans la hiérarchie.
Aérien sur le Tour d’Emilie, Mas avait encore des restes d’une condition coruscante depuis la Vuelta. L’Espagnol s’est fendu d’une attaque tranchante, à laquelle Pogacar a répondu d’un contre tout aussi vif. Trop forts pour le reste du plateau, les deux favoris se sont neutralisés, permettant le retour de Landa dans la descente. Dans le groupe de contre, Sergio Higuita (4e, BORA) et Carlos Rodriguez (5e, INEOS Grenadiers) ont fait de la résistance tandis qu’Alejandro Valverde (6e) s'est contenté de suivre les gesticulations d'un duo tricolore Molard-Bardet offensif (8e et 9e).
Promis à la deuxième place en cas d’arrivée groupée au sprint, Mas a congédié sa philosophie attentiste et a multiplié les attaques dans la dernière ascension du jour, la deuxième de San Fermo della Battaglia (2,8 km, 6,6%). Deux pichenettes qui n’auront pas fait broncher l’imperturbable Pogacar, facile vainqueur à Côme malgré une anticipation au sprint de l’Espagnol. Pogi lève les bras pour la 16e fois de l’année et finit la saison avec le plus gros total de victoires. Un doublé en terres lombardes pour un troisième Monument, voilà qui devrait effacer un peu plus la déception d’une deuxième place sur le Tour.