Cet ancien employé de Twitter espionnait les utilisateurs pour le compte de l'Arabie saoudite
Un ancien employé de Twitter a été reconnu coupable par la justice américaine d'espionnage pour le compte de l'Arabie saoudite.
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Coupable d’espionnage, un ancien salarié de Twitter risque jusqu’à 20 ans de prison. Ahmad Abouammo, ex-employé du réseau social a été jugé mardi coupable d’avoir espionné des usagers du réseau social pour le compte de l’Arabie saoudite. Le royaume cherchait à connaître l’identité de personnes critiques du régime et de la famille royale.
Le jury d’un tribunal de San Francisco a décidé qu’Ahmad Abouammo avait bien vendu des informations personnelles sur des utilisateurs anonymes à Riad, en échange de dizaines de milliers de dollars. Il risque entre 10 et 20 ans de prison pour avoir agi pour le compte d’un gouvernement étranger et pour blanchiment d’argent, fraude et falsification de documents. Sa peine sera prononcée à une date ultérieure.
« Il pensait faire ça à l’abri des regards »
« Les preuves ont montré que, pour de l’argent et alors qu’il pensait faire ça à l’abri des regards, le prévenu a vendu son poste (d’employé de Twitter) à un proche » de la famille royale saoudienne, a déclaré le procureur fédéral Colin Sampson au jury la semaine dernière, après deux semaines de procès.
Ce verdict intervient après les critiques adressées par les défenseurs des droits humains à Joe Biden et Emmanuel Macron pour leur politique diplomatique à l’égard du prince héritier Mohammed ben Salmane. Ce dernier a été écarté de la scène internationale après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite en Turquie en 2018.
Ce verdict intervient après les critiques adressées par les défenseurs des droits humains à Joe Biden et Emmanuel Macron pour leur politique diplomatique à l’égard du prince héritier Mohammed ben Salmane. Ce dernier a été écarté de la scène internationale après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite en Turquie en 2018.
De nombreuses ONG accusent régulièrement le dirigeant, surnommé « MBS », et son régime d’espionner, enlever et torturer des dissidents, ce que Riad dément.
Ahmad Abouammo a été arrêté à Seattle en novembre 2019. Le parquet lui reproche, ainsi qu’à un autre ex-employé de Twitter, Ali Alzabarah, d’avoir été approché par Riad fin 2014-début 2015 afin de transmettre des données d’utilisateurs accessibles uniquement en interne (adresse mail, numéro de téléphone, date de naissance, etc.).
Plus de 100 000 dollars reçus de la monarchie
Ahmad Abouammo a quitté Twitter en 2015. Angela Chuang, son avocate, a reconnu qu’une opération saoudienne aurait pu, il y a sept ans, avoir été montée dans le but d’obtenir des informations sur des opposants auprès d’employés de Twitter. Mais selon elle, son client a été jugé en lieu et place d’Ali Alzabarah, ex-employé du réseau social. « C’est évident que les accusés que cherchait le gouvernement ne sont pas là », a-t-elle déclaré.
Twitter n’a pas souhaité commenter le verdict. La plateforme accuse son ancien employé de n’avoir pas respecté les règles de l’entreprise en ne déclarant pas à sa hiérarchie avoir reçu 100 000 dollars et une montre d’une valeur de plus de 40 000 dollars de la part d’un proche de la monarchie saoudienne. C’était « de l’argent de poche » pour des Saoudiens habitués à l’opulence, a répondu aux jurés Angela Chuang.