Emmanuel Macron à la finale de la Coupe de France : le gouvernement répond aux syndicats qui promettent un accueil houleux
L’intersyndicale promet un accueil hostile au Président ce samedi soir au Stade de France pour la finale de la Coupe de France pour protester contre l’adoption de la réforme des retraites. Un rassemblement que la préfecture de police a décidé d’interdire.
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Emmanuel Macron assistera à la finale de la Coupe de France de football entre Nantes et Toulouse au Stade de France, le soir du samedi 29 avril. Mais descendra-t-il sur la pelouse pour serrer la main des joueurs ? C'est encore le flou à la veille du match, alors que les syndicats ont promis un accueil houleux au président, en pleine contestation de la réforme des retraites.
Le chef de l'État va-t-il rompre avec la tradition de la Coupe de France de Football qui veut qu'il aille serrer la main aux 22 joueurs, aux entraîneurs et aux arbitres avant le coup d'envoi de la rencontre ? Rien n'est moins sûr, d'après une source proche du dossier citée par l'AFP et reprise par plusieurs médias hexagonaux, Emmanuel Macron ne descendra pas sur la pelouse saluer les équipes avant le match. Une information que l'Élysée n'a pas confirmée ni infirmée. Le président français ne remettra pas non plus la Coupe au vainqueur depuis la pelouse, comme il en était l'usage depuis trois ans et la crise Covid. Le préfet de police, Laurent Nuñez, a décidé que le trophée au vainqueur serait remis dans la tribune car « cela empêche l'envahissement » de la pelouse. Ce qui est sûr, c'est qu'Emmanuel Macron assistera bien au match, comme il le fait chaque année.
La finale entre Nantais et Toulousains est classée « à haut risque » par les services de renseignement et 3 000 policiers et gendarmes seront mobilisés aux abords du Stade de France. Des grilles seront également élevées dans les virages pour prévenir un envahissement du terrain, selon une source policière. L'Association nationale des supporters (ANS) a, de son côté, annoncé vendredi avoir saisi le tribunal administratif pour demander « l'enlèvement des grilles en bas des tribunes », en pointant un « danger » avec ce dispositif.
Laurent Nuñez coupe le sifflet aux manifestants
Les organisations syndicales opposées à la réforme des retraites prévoient de distribuer des dizaines de milliers de cartons rouges et des milliers de sifflets aux spectateurs à la sortie du RER et du métro, sur leur chemin vers l'enceinte. En réponse, la préfecture de police de Paris a également interdit le rassemblement prévu par des syndicats aux abords du Stade de France. Parmi les motifs invoqués par la préfecture, il y a « le règlement intérieur de la Fédération française de football (FFF) » selon lequel l’usage « tous types d’instruments de musique et cornes de brume (trompette, vuvuzuelas, sifflets, …) est interdit ». Les syndicats ont déposé un recours devant le tribunal administratif.
Les cartons rouges devraient être brandis au moment où Emmanuel Macron apparaitrait sur la pelouse et les sifflets utilisés à la 49e minute du match, en référence à l'usage du 49.3 pour faire passer la réforme. Jeudi, une coupure de courant volontaire, revendiquée par la CGT, a plongé dans le noir et interrompu pendant une demi-heure le match de Pro D2 entre Agen et Nevers.
« Pas les jeux du cirque », lance Olivier Véran
« La finale de la Coupe de France, ce n'est pas les jeux du cirque à la romaine. Ce n'est pas la CGT avec son pouce impérial qui pourrait décider à qui de faire huer le président de la République, à qui de couper l'électricité pendant un match », a réagi ce matin le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est lui contenté d'indiquer que le président « fera ce qu'il souhaite ».
Pour sa part, France Télévisions assure que la retransmission de la finale de la Coupe de France de football sera « fidèle » à ce qui se passera dans le stade, a assuré samedi France Télévisions, après des craintes de la CGT concernant une « censure en direct » en cas de sifflets à l'encontre d'Emmanuel Macron. La veille, la CGT de France Télévisions avait indiqué dans un communiqué que « les sifflets et huées à l'encontre du chef de l'État qui pourraient survenir pendant ou à la fin de la rencontre » seraient « coupés à l'antenne », disant s'appuyer sur des informations de presse.