Que savez-vous du système d’apartheid israélien à l’encontre du peuple palestinien ?
Selon Amnesty International, « les autorités israéliennes ont progressivement créé un système d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien dans son ensemble ».
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Le 15 avril dernier, les forces armées israéliennes ont pris d’assaut la mosquée al-Aqsa, à Jérusalem. Bilan : environ 150 blessés et 500 arrestations.
Les assauts israéliens contre les sites religieux, culturels et nationalsdu peuple palestinien
Les attaques d’Israël menées dans l’enceinte d’al-Aqsa la semaine passée ont été particulièrement dévastatrices, d’autant qu’elles ont eu lieu durant le Ramadan, suscitant un grand désarroi. Mais il faut appréhender la situation actuelle dans un cadre plus large : les assauts israéliens contre les sites et les pratiques palestiniennes, qu’elles soient religieuses, culturelles et nationales, sont permanents.
L’accès des Palestiniens à al-Aqsa est régulièrement bloqué par les forces israéliennes, par le biais de fermetures autour du complexe lui-même et, plus largement, par des restrictions à la circulation des Palestiniens.
Mais ces mesures ont également un impact sur les chrétiens palestiniens qui habitent dans la bande de Gaza et qui se voient refuser l’accès à Jérusalem et à Bethléem pour Noël, ou encore pour la Pâque orthodoxe de ce week-end, les autorités israéliennes ayant l’intention de limiter l’accès aux lieux saints.
Ces dernières années, le gouvernement israélien a inondé la presse internationale de récits sur la façon dont il accordait « généreusement » des permis aux Palestiniens afin qu’ils puissent se rendre à Jérusalem pour les fêtes. Or, ce qui est important, c’est qu’Israël bloque les déplacements des Palestiniens : pourquoi devraient-ils avoir besoin d’un permis pour accéder à leurs propres sites religieux et culturels, dans leur propre patrie ?
Israël limite la circulation des Palestiniens
Israël ne limite pas seulement la circulation des Palestiniens à l’intérieur de ses frontières. La majorité du peuple palestinien vit en exil, en tant que réfugiés, et se voit refuser tout accès à sa terre.
Les Palestiniens en exil, toutes confessions confondues, sont tenus à l’écart de leur patrie alors que des milliers de touristes étrangers affluent dans le pays pour y passer des vacances — un atout financier certain pour l’industrie touristique israélienne. Les nombreux lieux saints de Palestine ne sont pas seulement destinés à la pratique religieuse : ils font partie du patrimoine national de la Palestine.
Les attaques contre les sites religieux palestiniens font partie de l’assaut colonial contre l’espace public et l’identité nationale palestiniens, de la même manière qu’Israël cible les musées et les théâtres palestiniens via des fermetures et des attaques. Ces actions relèvent d’une tentative de séparer les Palestiniens de leur patrimoine et de leur histoire, afin de faire en sorte que même leur participation à la vie culturelle publique relève d’une lutte.
Les attaques de colons israéliens contre des Palestiniens
L’un des aspects les plus terrifiants de l’attaque du printemps dernier contre les Palestiniens a été la façon dont les colons sont descendus dans les rues de la Palestine historique en vue d’une démonstration de force.
Des « Marches des drapeaux » organisées par l’extrême droite à Jérusalem jusqu’aux foules descendant dans des villes dites mixtes comme Akka et Yafa, on ne peut que constater que les colons israéliens sont de plus en plus organisés et décomplexés. Et qu’est-ce qui les arrête ? Au mieux, et dans presque tous les cas, la police et l’armée israéliennes tendent l’autre joue pendant que les colons brûlent des arbres et des champs palestiniens, attaquent des villages où défilent dans les quartiers palestiniens en scandant « Mort aux Arabes ». Dans certains cas, la police et l’armée accompagnent même activement les marches des colons et leur permettent d’accéder aux zones palestiniennes.
Au cours de l’année passée, les attaques de colons contre des Palestiniens sont devenues si fréquentes qu’il est difficile d’en suivre la trace. L’expansion des colonies se poursuit, du Naqab à Naplouse en passant par Jérusalem. Cette expansion ne se borne pas à construire de nouvelles maisons pour les colons ; elle commence souvent par des attaques violentes contre les communautés palestiniennes qui tentent de les empêcher d’accéder à leurs terres agricoles, ou par la démolition de maisons et de propriétés palestiniennes au moyen de bulldozers (certains fabriqués par la société britannique JCB) escortés de soldats ou de policiers armés.
Les violences et les arrestations
Lorsque les Palestiniens protestent — inévitablement et à juste titre —, ils sont la cible de violences et d’arrestations. Cela concerne les manifestants actifs, mais aussi les journalistes, les médecins et, bien souvent, les enfants, dont un grand nombre en détention militaire israélienne est originaire de villages proches de sites coloniaux en expansion. L’arrestation des enfants est l’une des tactiques utilisées depuis longtemps par Israël afin d’effrayer les communautés palestiniennes et de les empêcher de protester encore davantage.
Comme dans d’autres situations coloniales, la violence armée se trouve au cœur de cet ensemble oppressif — qu’il s’agisse de soldats attaquant des fidèles à al-Aqsa, de l’invasion violente de Jénine ce mois-ci ou encore du bombardement de la bande de Gaza assiégée.
Mais la violence armée ne se limite pas aux périodes « d’escalade ». Les pêcheurs palestiniens au large de la côte de Gaza sont régulièrement attaqués par des canonnières israéliennes. En Cisjordanie occupée, les forces militaires lancent des raids sur les villages, les villes et les camps de réfugiés palestiniens, provoquant un flux incessant de blessés et de funérailles.
Les Palestiniens disposant de la citoyenneté israélienne ne sont pas à l’abri de violentes attaques de la police israélienne, pas plus que la présence d’une poignée de députés palestiniens à la Knesset israélienne ne les protège (ainsi que les apologues de l’apartheid aiment à le prétendre).