"Près de 450'000" personnes se trouvant à Rafah ont été déplacées en une semaine
Proche-Orient : les dernières infos. Ces personnes sont "épuisées, affamées, et constamment apeurées" affirme l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, alors qu'Israël continue à préparer son offensive à Rafah.
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De violents combats ont eu lieu lundi entre les soldats israéliens et le Hamas à Rafah et à Jabaliya, dans le sud et dans le nord de la bande de Gaza. Des Palestiniens ont continué de fuir des secteurs de Rafah, mais certains disent ne pouvoir partir faute de moyens.
De violents affrontements ont opposé lundi 13 mai des soldats israéliens aux combattants du Hamas dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre. Les civils palestiniens continuent de fuir les violences principalement à Rafah, menacée d'une offensive majeure.
En pleine guerre déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre contre Israël, les Israéliens ont marqué le Jour du Souvenir en hommage aux soldats morts en service et aux victimes d'attentats lors de plusieurs cérémonies, avant de célébrer le 76e anniversaire de la création de leur État le 14 mai 1948.
Alors que les frappes aériennes et les opérations au sol israéliennes dans la bande de Gaza ne connaissent pas de répit, des correspondants de l'AFP et des témoins ont fait état de violents combats entre les soldats et le Hamas à Rafah et à Jabaliya, respectivement dans le sud et le nord de l'étroite bande de terre assiégée par Israël.
Ces dernières 24 heures, au moins 57 Palestiniens ont été tués selon le ministère de la Santé du Hamas dans le territoire palestinien où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants, la plupart menacés de famine d'après l'ONU.
Selon des témoins, les hélicoptères et l'artillerie sont intervenus dans les combats à Rafah, où Israël menace de lancer une offensive terrestre d'ampleur pour détruire selon lui les derniers bataillons du Hamas s'y abritant.
Une "ville fantôme"
À pied, à bord de voitures ou de camionnettes, des Palestiniens ont continué de fuir des secteurs de Rafah, après avoir démonté leurs tentes et emmené leurs affaires.
Mais d'autres habitants, qui disent ne pouvoir quitter faute de moyens, décrivent une "ville fantôme".
"Depuis le matin, je cherche des miches de pain pour nourrir mes enfants, en vain. Mes enfants sont à la rue et je ne sais pas où les emmener. Rafah est une ville fantôme", raconte Mostafa Dib.
"Les boulangeries sont fermées, tous les magasins sont fermés. Nous n'avons ni eau, ni nourriture, rien", dit un autre habitant, Ahmed al-Tawil.
"Les gens fuient. Les rues sont terrifiantes. Le bruit des avions de combat est épouvantable", lance un troisième, Jihad Amer.
Une offensive à Rafah n'éliminerait pas le Hamas, juge Blinken
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l'Union européenne.
Le 7 mai, l'armée israélienne a pénétré avec ses chars dans le secteur est de Rafah, à la frontière sud d'Israël, et pris le point de passage éponyme. Elle a aussi lancé des ordres d'évacuation de quartiers est aux civils dont, a-t-elle dit, 300 000 sont partis.
Quelque 1,4 million de Palestiniens, la grande majorité déplacés par la guerre, sont massés dans cette ville adossée à la frontière fermée de l'Égypte.
La communauté internationale, y compris les États-Unis, principal allié d'Israël, ne cessent d'exprimer leurs craintes pour la population civile en cas d'offensive majeure.
Pour le secrétaire d'État Antony Blinken, une telle opération ne permettra pas d'éliminer le Hamas. "Nous avons vu le Hamas revenir dans les zones qu'Israël a libérées dans le nord de Gaza (...)".
"Les bombardements continuent partout"
Des affrontements entre soldats et combattants palestiniens font rage depuis plusieurs jours à Jabaliya et Gaza-Ville (nord), où l'armée a affirmé que le Hamas "tentait de reconstituer ses capacités militaires".
Là aussi, des ordres d'évacuation émis par l'armée ont poussé les Palestiniens à fuir, alors que l'ONU affirme qu'"aucun endroit n'est sûr dans la bande de Gaza".
Le Hamas a affirmé être "engagé dans des combats intenses" à Jabaliya, ville déjà massivement ciblée aux premières semaines de l'offensive israélienne.
"On bouge d'un endroit à l'autre mais les bombardements continuent partout", raconte à l'AFP Mahmoud al-Barsh, un Palestinien arrivé de Jabaliya à Gaza-Ville.
Même à Gaza-Ville, le quartier de Zeitoun (sud-est) est en proie aux combats et sous le feu de l'artillerie et de l'aviation israéliennes, d'après des témoins.
"On a fui la maison avec des bombardements au-dessus de nos têtes et on est partis vers l'ouest de Gaza-Ville", déclare Iman al-Ramlawi, une habitante de Zeitoun.