À moins de 50 jours de l'élection présidentielle, les intimidations et menaces, notamment contre les maires, s'intensifient. Un maire délégué Modem de Saint-Côme-du-Mont, dans la Manche, en a fait les frais à trois reprises ces derniers mois. «Tu as choisi Macron, s'il est élu, tu vas mourir d'une balle dans la tête.» C'est au petit matin, jeudi 17 février, que Bernard Denis a découvert ces mots, tagués sur le mur de son domicile, rapporte France Bleu Cotentin.
À chaque fois, l'élu a été menacé pour avoir apporté son soutien à Emmanuel Macron, en vue de l'élection présidentielle. La toute première agression a eu lieu dans la nuit de lundi 6 décembre à mardi 7 décembre. Trois véhicules appartenant à sa famille ont été incendiés et des graffitis à caractère haineux ont été inscrits sur les murs de sa maison : «Zemour président», «soutien à Macron» et «à mort.» Bernard Denis a immédiatement porté plainte auprès de la gendarmerie, qui a ouvert une enquête en flagrance pour des chefs de destructions volontaires par des moyens dangereux.
Une semaine plus tard, Bernard Denis reçoit une lettre anonyme. Dans ce courrier, étaient écrits les messages suivants : «Le maire a vendu la commune : soutenez Macron» au recto, et au verso, «Dehors ou à mort.» Une nouvelle plainte a été déposée. La gendarmerie a récupéré le document pour analyse et ouvert une enquête.
Un élu très choqué et inquiet
Interrogé par France 3 Normandie, début décembre, après la première agression, le maire refusait de capituler. «Je ne m'arrêterai pas de travailler pour ma commune. Peut-être au niveau national j'essayerais d'être plus discret. Je le ferai pour ma famille et mon épouse, très très choquée», précise le maire. «Mes enfants me demandent d'arrêter la politique, ils sont inquiets.»
«C'est inimaginable que l'on puisse s'en prendre à quelqu'un pour des idées politiques», commente le maire très éprouvé à la radio locale. Après cette troisième menace de mort, il a de nouveau porté plainte. Les gendarmes ont ouvert une enquête.
Le Figaro