Tennis: le retour de Novak Djokovic à l'Open d’Australie
Novak Djokovic, qui fait son retour à l'Open d'Australie (16-29 janvier), en tant que tête de série N.4, a été épargné jeudi par le tirage au sort, davantage en tout cas que ses principaux adversaires et notamment Rafael Nadal, pourtant tête de série N.1.
Table of Contents (Show / Hide)
La Rod Laver Arena. Il n'y a pas un court au monde où Novak Djokovic s'est davantage senti chez lui que sur le central de Melbourne Park. En une décennie et demie, il a tissé avec ce lieu un rapport affectif incomparable. Le Serbe a gagné partout mais la Rod Laver Arena, pour lui, c'est autre chose. Parce que c'est ici qu'il est devenu pour la première fois un vainqueur en Grand Chelem, en 2008. Parce qu'il y a soulevé neuf fois le trophée Norman Brookes. Un record.
Puis 2022 est passé par là. Arrêté à la douane, placé en rétention et finalement expulsé d'Australie pour les raisons que l'on sait, "Novak l'Australien" est devenu "Novak le paria". Son retour aux antipodes, douze mois plus tard, avec en perspective la quête d'un dixième Open d'Australie doublée d'un certain parfum de revanche, ne fait qu'ajouter du sel au piment d'un enjeu sportif majuscule, puisqu'il peut, en prime, revenir à hauteur de Rafael Nadal dans la course au record de victoires en Grand Chelem. Pour lui, ce sera donc beaucoup plus qu'un simple Open d'Australie supplémentaire.
QUAND ON RENTRE DANS UN STADE DE TENNIS ET QU'ON VOIT JOUER DJOKOVIC, LA MOINDRE DES CHOSES, C'EST DE LE RESPECTER
Novak Djokovic sait tout cela mais le premier enjeu pour lui sera pourtant de faire fi du contexte si particulier et de s'aligner pour faire ce qu'il fait le mieux, gagner, comme si 2022 n'avait jamais existé. Il n'a surtout pas besoin d'ajouter de l'enjeu à l'enjeu. Dans un contexte radicalement différent, cela avait fini par l'ensevelir à l'été 2021 à New York où la quête du Grand Chelem calendaire avait englouti celle, plus "basique", de l'US Open. Le poids de la première lui avait coûté la seconde.
"Ça va être dur pour Novak en Australie, ça c'est sûr, redoute Patrick Mouratoglou.Personne n'est blindé. J'espère qu'il ne va pas craquer comme il a pu craquer à l'US Open justement parce qu'il y avait eu un trop plein. Bon, maintenant, je pense que niveau charge émotionnelle, il en a tellement vécu… Sa chance, c'est que ça intervient après une période où il a eu beaucoup de repos. Il y a eu la présaison, l'intersaison et il n'y a pas le stress de la compétition. Donc il va arriver à être reposé sur le plan émotionnel, et ça c'est bien pour lui."