Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a défendu jeudi la stratégie du gouvernement d’un soutien à la croissance et de réformes structurelles pour rétablir dans les prochaines années les finances publiques, au lendemain de l’alerte de la Cour des comptes. « Nous allons devoir rétablir à nouveau nos finances publiques, seulement nous allons le faire sur la base d’une stratégie différente de celle qui a échoué au cours des dernières décennies (…). Notre stratégie c’est d’abord la croissance et l’investissement, les réformes de structures et les économies où c’est nécessaire », a déclaré le ministre invité de TV5Monde.
« L’austérité, la rigueur, ça ne marche pas. Ça conduit à plus de dette, plus de déficit, plus de chômage et moins de croissance », a-t-il avancé, évoquant la stratégie mise en place après la crise financière de 2008-2009. « On a coupé à la hache, à l’aveugle, dans la dépense publique, dans le nombre de fonctionnaires. Qu’est-ce que ça a donné en 2012 ? Très exactement moins de croissance, plus de chômage et plus de dette », a estimé Bruno Le Maire.
Après deux années de « quoi qu’il en coûte » pour lutter contre la crise sanitaire, la Cour des comptes a prévenu mercredi que la France allait devoir faire des « efforts sans précédent » pour maîtriser la dépense publique. La dette devrait atteindre autour de 113 % du PIB fin 2022, selon les prévisions du gouvernement, et le déficit 5 % du PIB.
« Ensuite il faut aussi des réformes de structures »
Le scénario du gouvernement est de ramener le déficit public sous les 3 % du PIB en 2027 pour commencer à réduire le poids de la dette, une trajectoire que la Cour a jugé « incertaine » et qui nécessiterait, selon elle, environ 9 milliards d’euros d’économies supplémentaires par an.
Le Parisien