En Chine, fin de l'appli anti-Covid de traçage des déplacements
Les autorités chinoises ont annoncé ce lundi la fin de l’application utilisée pour tracer les déplacements des habitants dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
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C'est une mini-révolution aux yeux de la population chinoise. Après presque trois ans de bons et loyaux services, la Chine a mis fin à la « Carte des déplacements », application de traçage des mouvements de la population chinoise qui se basait sur le bornage téléphonique. Si l'utilisateur n'avait pas visité de lieux classés à « haut risque », l'application affichait une flèche verte, précieux sésame, qui permettait d'accéder à des hôtels, bâtiments officiels ou autres centres commerciaux.
Cette décision intervient après l'annonce mercredi d'un assouplissement soudain et radical des mesures sanitaires - un éloignement très net de la politique zéro Covid destinée à éviter tout décès, mise en place par les autorités chinoises depuis le début de l'épidémie. Le gouvernement avait notamment annoncé la fin des confinements à grande échelle et l'arrêt des placements systématiques des personnes testées positives dans des centres de quarantaine - des établissements décriés, au confort très variable.
Appel à la vaccination
Résultats, la vague de contamination « se propage rapidement », a reconnu dimanche le docteur Zhong Nanshan, épidémiologiste de renom et conseiller du gouvernement. Officiellement, 8 626 cas ont été recensés lundi à l'échelle du pays. Mais le nombre réel pourrait être bien supérieur, les tests PCR ne sont plus obligatoires et les particuliers n'informent que rarement les autorités de leurs autotests positifs.
Pour rassurer une population face à un virus longtemps présenté comme l'ennemi public numéro un, le docteur Zhong a fait la tournée des médias officiels. S'il a relativisé la dangerosité du variant Omicron, affirmant que l'on se remettait sur pied « en sept à dix jours », le Monsieur zéro Covid a demandé aux Chinois de rester vigilants. Surtout, il a lancé un appel à la vaccination, à quelques jours du nouvel an lunaire, la fête la plus importante du calendrier chinois, célébré le mois prochain. « Il ne reste plus longtemps avant la fête du printemps. Sachant que les bienfaits du vaccin se font sentir deux semaines après l'injection, c'est le moment idéal pour accélérer la vaccination dans le pays, notamment chez les personnes âgées. Si vous avez reçu assez d'injections, alors vous serez assez tranquilles », a déclaré l'épidémiologiste à l'agence de presse Xinhua.
Selon certaines projections, la levée soudaine des restrictions sanitaires pourrait mener à la contamination de plus de 200 millions de personnes et provoquer la mort de plus de 2 millions de personnes, dans un pays où un tiers des 80 ans et plus n'est pas pleinement vacciné.
Doute sur les capacités du système de santé chinois
Les doutes pèsent désormais sur le système de santé chinois, qui se repose essentiellement sur les hôpitaux, première destination des patients chinois. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses publications font état de services d'urgences débordés devant l'afflux de personnes fiévreuses. Sur une vidéo diffusée sur Weibo, une infirmière au bord de l'épuisement, masque sur la bouche et souffle haletant, demande à la population de ne pas encombrer les urgences : « Si vous êtes positifs mais que vous ne ressentez aucune gêne, il n'y a aucune raison de venir aux urgences. Si vous avez des médicaments contre la fièvre, restez chez vous, reposez-vous, buvez, dormez et mangez bien. Ne venez pas aux urgences car le traitement sera le même ici ».