JO 2022 : la France à la 10e place
La flamme olympique s’est éteinte et les Bleus repartent avec 14 médailles, dont cinq en or, sept en argent et deux en bronze. La France a conclu les Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pékin à la 10e place au classement des nations.
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Quatorze médailles, dont cinq en or, sept en argent et deux en bronze. La France a conclu les Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pékin à la 10e place au classement des nations (établi à partir du nombre de médailles d’or). On peut voir le verre à moitié vide : sur le plan strictement comptable, c’est moins bien que les 15 podiums et la neuvième position d’il y a quatre ans, à Pyeongchang (Corée du Sud). Ou le verre à moitié plein, comme Brigitte Henriques. La présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a insisté, dimanche 20 février, en visioconférence de presse : le bilan des Bleus est « positif ».
D’abord, insiste-t-elle, la France compte autant de titres (cinq) et plus de médailles d’argent qu’en 2018 (quatre). Surtout, elle fait aussi bien avec moins : à Pyeongchang, la délégation tricolore comptait 108 athlètes ; ils n’étaient que 88 du voyage à Pékin. « Se stabiliser à un tel niveau est déjà une performance », abonde Claude Onesta, le manageur de la haute performance au sein de l’Agence nationale du sport (ANS), avant de prendre l’exemple du Canada, troisième nation en Corée du Sud, mais recalé à la onzième place à l’issue des Jeux 2022, juste derrière la France – avec certes 26 médailles, mais « seulement » quatre en or.
Si l’Hexagone maintient son niveau, c’est pour moitié grâce au biathlon, qui « a littéralement porté » les Bleus, de l’aveu de Brigitte Henriques. Avec sept médailles (trois en or, quatre en argent) au cours de la quinzaine olympique, le « sport de douanier » a confirmé qu’il était bien le principal fournisseur de métaux depuis Turin 2006. Derrière ce succès, se cache surtout un homme : Quentin Fillon Maillet, véritable locomotive de l’équipe de France.
Vendredi 18 février, lors de la mass start (départ groupé), « QFM » est passé à une balle près d’un « grand chelem » historique – un podium lors de chaque course disputée au cours d’une même édition des Jeux olympiques. Le Jurassien doit se « contenter » de cinq médailles. Mais, plus de doute, celui à qui le globe de la Coupe du monde – qui récompense le meilleur biathlète de la saison – ne devrait plus échapper cet hiver est bien le digne successeur de Martin Fourcade, qui reste le sportif français le plus titré (cinq médailles d’or) aux JO.
Surprises et déceptions
Pourtant, reconnaît Claude Onesta, en Chine, les Bleus sont passés à côté de médailles qui leur semblaient promises. « Certaines attentes sur le papier ne se sont pas matérialisées », euphémise Anne-Chantal Pigelet-Grévy, la présidente de la Fédération française de ski (FFS). Comme la skieuse acrobatique Perrine Laffont, qui n’a pas réalisé le doublé inédit auquel elle rêvait tant. Titrée il y a quatre ans à Pyeongchang, la Pyrénéenne n’a pas pu faire mieux qu’une quatrième place sur les bosses du Genting Snow Park de Zhangjiakou. La pression et les attentes ont semblé bien lourdes pour la jeune femme de 23 ans.
Autre déception tricolore, Alexis Pinturault. Meilleur skieur du monde à l’hiver 2021, le Savoyard n’a retrouvé sur les pistes de Yanqing ni le ski ni le surcroît d’envie qui auraient pu lui faire oublier une saison 2021-2022 ratée. Le ski alpin français a néanmoins été « sauvé » par le titre éclatant en slalom de Clément Noël et par l’argent de Johan Clarey, qui a su dompter, à 41 ans, les pièges de The Rock, la piste de descente.
Qu’il semble loin, en revanche, le triplé de Sotchi (Russie) pour le skicross français. Huit ans après, les Bleus reviennent de Chine avec un zéro pointé. Comme à Pyeongchang, en 2018. A Pékin, la France misait beaucoup sur cette discipline du ski freestyle pour gonfler ses poches de médailles. Quatre engagés, dont les actuels deuxième (Terence Tchiknavorian) et troisième (Bastien Midol) du classement de la Coupe du monde. A l’arrivée, pas un n’a passé le cap des demi-finales. Un « manque de régularité sur les départs. (…) Tout le reste, on l’avait, la partie technique, la glisse », justifiera l’un des entraîneurs des Bleus, Thomas Frey.
Débâcle sur glace
Autre justification mais même constat. « Pardon à nos athlètes », s’est excusé le 12 février Luc Faye, directeur du snowboard à la FFS, après le « fartage gate ». Gonflés d’espoir par la médaille d’argent de Chloé Trespeuch en individuel la veille, les Bleus étaient restés collés à la neige lors du snowboard par équipes mixtes, nouvelle discipline au programme olympique. Problème de glisse. Un fiasco pour une première.
Si une débâcle revient tous les quatre ans, c’est celle de la glace française. Deux médailles – hors patinage artistique – depuis Chamonix 1924, les ambitions à Pékin étaient forcément mesurées. Pas de surprise : une nouvelle fois, les Bleus reviennent bredouilles des Jeux. Nathalie Péchalat, présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG), s’est montrée favorable au lancement d’un « plan Marshall », précisant que le nécessaire travail d’inventaire dans sa fédération – patinage artistique, curling, bobsleigh, luge, skeleton et patinage de vitesse – pourrait se révéler « douloureux ». Elle réclame davantage de moyens : « Si on peut avoir les mêmes que la Chine, je dis oui tout de suite », s’est-elle prise à rêver, alors que le pays hôte a fini troisième au classement des médailles.
L’ancienne patineuse peut toujours se consoler avec Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. Sacrés champions olympiques en danse sur glace, ils sont parmi les rares favoris à avoir répondu présents en Chine. Chronique d’un sacre annoncé, le couple n’a pas tremblé sur la glace du National Indoor Stadium de Pékin. Rare moment d’émotion dans ces Jeux aseptisés.
Le Monde