« Vous aviez remporté vos deux premiers duels face à Carlos Alcaraz. Cette fois, il a pris le dessus. Avec quel sentiment ressortez-vous de cette défaite ?
Il a été meilleur que moi sur plusieurs périodes du match et dans plusieurs secteurs du jeu. Bien sûr, je vais devoir m'améliorer, comme je le dis depuis plusieurs jours. C'est logique et j'accepte cela naturellement, calmement. Je suis confiant dans le fait qu'il y a une voie à suivre, et j'ai plus ou moins deux semaines et demie pour m'offrir de réelles options d'être compétitif au moment où commencera Roland-Garros. En ce sens, c'est une défaite facile à digérer, parce qu'on savait à quoi s'attendre ici. Je ne retire aucun crédit à la performance de Carlos, il joue super bien et je lui souhaite le meilleur pour la suite du tournoi
Tout va bien, sur ce plan. Mais je dois progresser tennistiquement. Et physiquement, bien sûr. Pas vis-à-vis des blessures, mais sur ma capacité de réaction, ma vitesse, mon dynamisme. Je vais devoir mieux « lire » les matches, et il faudra que mes jambes suivent.
« J'avais prévenu que ce serait une semaine compliquée »
Vous disiez considérer ce tournoi comme une préparation. Vous repartez avec de bonnes informations ?
Je n'analyse pas un match en particulier mais mon jeu, dans sa globalité. D'abord, féliciter Carlos. Ensuite, faire mon autocritique. Je sais ce que j'ai à faire dans les prochains jours. Je dois frapper la balle plus fort, mieux bouger avant et après mes coups. Et tout ça ne se récupère qu'avec les matches. Je dois continuer avec la même détermination. À Madrid, j'aurai joué trois matches et plus de sept heures, au total. J'avais prévenu que ce serait une semaine compliquée. J'ai perdu contre l'un des joueurs les plus en forme au monde, et j'ai même eu ma chance, à 1-1 au troisième set. Je n'ai pas réussi à mettre en place tout ce que j'aurais dû, alors maintenant, c'est l'heure de repartir au boulot.
« Contre Novak, Carlos peut gagner, évidemment »
Vous vous sentez loin du meilleur Nadal ?
Je ne peux pas trop analyser ça maintenant. Madrid est un tournoi particulier. Avec l'altitude, c'est le plus éloigné de Roland-Garros, au niveau des conditions de jeu. Pour moi, il aurait été préférable de reprendre à Estoril, la semaine dernière, au niveau de la mer, mais je n'ai pas pu être prêt à temps. C'est la réalité. Je suis venu à Madrid en sachant que c'était le tournoi le plus dur, parce que la balle vole beaucoup plus. Il faut être encore plus rapide sur les jambes que dans les autres tournois de terre, sinon, les fautes directes arrivent vite. C'est plus facile de perdre en confiance ici qu'au niveau de la mer. J'ai fait ce que j'ai pu et je repars avec optimisme.
Comment imaginez-vous la demi-finale de samedi entre Novak Djokovic et Carlos Alcaraz ?
Je ne peux pas prédire l'avenir, mais je pense que ce sera un match serré. Contre Novak, Carlos peut gagner, évidemment. Je ne vois aucune raison pour laquelle il ne pourrait pas. En revanche, il ne pourra pas se permettre d'avoir le même passage à vide qu'aujourd'hui au deuxième set. »
L'Equipe