Un ouragan force la Nasa à rentrer sa fusée pour la Lune : le lancement de SLS est encore reporté
La nouvelle méga-fusée de la Nasa pour la Lune va être rentrée dans son hangar afin d'être mise à l'abri d'un ouragan, a déclaré l'agence spatiale américaine lundi, une opération qui repousse sine die le décollage de la très attendue mission Artémis 1, déjà plusieurs fois reporté.
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Une tempête tropicale cloue la mission Artemis-1 au sol
Pour une fois, ce n’est pas une fuite de carburant qui empêche la mission Artémis-1 de débuter, mais les conditions climatiques. En pleine saison des ouragans, le centre spatial Kennedy d’où doit décoller le vaisseau spatial Orion arrimé au lanceur SLS, risque bien d’être balayé par Ian, une tempête tropicale.
Avant d’atteindre Cuba, cette tempête tropicale s’est renforcée en ouragan de catégorie 1 a annoncé lundi le centre national américain des ouragans. L’île devrait être frappée lundi tard dans la soirée ou dans la matinée de mardi. Ian devrait ensuite se diriger vers la Floride et se transformer en un ouragan majeur avec des vents qui pourraient atteindre des vitesses d’au moins 178 km/h. À de telles vitesses, le vent est capable d’infliger des dégâts dévastateurs aux habitations et aux infrastructures.
Face à ces conditions météorologiques, la NASA a pris la décision de reporter une nouvelle fois le lancement qui était prévu ce mardi 27 septembre. Les ingénieurs et les techniciens de la NASA ont donc dû rentrer la fusée dans le gigantesque bâtiment d’assemblage situé à quelques kilomètres du pas de tir.
La manœuvre pour reconduire une telle fusée haute de 98 mètres ne se fait pas en quelques minutes. L’opération, délicate, a été programmée ce lundi 26 septembre et devrait durer une dizaine d’heures en moyenne. L’immense plateforme à chenille appelée Crawler-transporter sur laquelle est installée la fusée SLS et son module Orion pèse 2721 tonnes, est longue de 40 mètres et large de 35 mètres. Afin de limiter les vibrations au maximum, cet engin se déplace à la vitesse de 1,6 km/h.
Retour sur les problèmes rencontrés par la mission Artemis-1
Les ingénieurs de la NASA n’ont pas voulu prendre le risque de laisser la fusée sur son pas de tir jusqu’au 2 octobre, la dernière possibilité pour cette « fenêtre de lancement » et prendre le risque que la fusée soit fortement endommagée par la tempête Ian. Pour le moment aucune nouvelle date de lancement n’a encore été décidée et il faudra de toute façon attendre qu’une nouvelle « fenêtre » soit disponible. Dans le domaine de l’astronautique, une fenêtre de tir ou encore fenêtre de lancement correspond à un intervalle de temps durant lequel les meilleures conditions sont réunies pour le lancement optimal d’un engin spatial.
Si ce nouvel échec est la faute de la météo, capricieuse en cette période de l’année en Floride, d’autres annulations de lancement ont eu lieu pour des raisons techniques. Le décollage de la fusée était initialement prévu pour le lundi 29 août dernier, mais un souci technique au niveau de l’un des moteurs principaux a reporté de plusieurs jours le décollage.
Une nouvelle date de lancement est fixée au samedi 3 septembre dans une fenêtre de tir extrêmement réduite de deux heures. Mais malgré les efforts de techniciens et des ingénieurs, la fusée reste clouée au sol en raison d’une nouvelle fuite de carburant au niveau du système de remplissage du module SLS.
La mission Artémis-1 ou le retour de l’Homme sur la lune
Artémis-1 est le premier volet d’une série de missions destinées au retour de l’Homme sur la Lune, 50 ans après les premiers pas d’un Humain. Constitué de la fusée SLC (Space Launch System) et du vaisseau spatial Orion, Artémis-1 est avant tout un essai sans équipage dont le but est de valider le fonctionnement de l’ensemble.
Produisant une poussée initiale de 36 786 kilonewtons, le lanceur SLS doit permettre de mettre en orbite terrestre le vaisseau Orion. Ensuite, il devra déployer des panneaux solaires et l’étage intermédiaire de propulsion cryogénique (ICPS) permettra au vaisseau d’atteindre la poussée nécessaire pour sortir de l’orbite terrestre. Deux heures après le lancement, Orion se séparera de l’étage ICPS. Ce dernier déploiera plusieurs petits satellites nommés CubeSats destinés à réaliser plusieurs expériences.
Le trajet d’Orion vers la lune durera plusieurs jours avant de se stabiliser à environ 100 km au-dessus de sa surface. Grâce à la force gravitationnelle de la lune, Orion sera propulsé sur une nouvelle orbite appelée orbite profonde rétrograde, à 70 000 km de l’astre lunaire. Pendant six jours, il recueillera un maximum de données.
Lors de son retour sur Terre, Orion pénétrera l’atmosphère à une vitesse de 11 kilomètres par seconde. Son bouclier thermique devra résister à une température de 2760 °C générée par les forces de frottement. La mission sera terminée lorsqu’Orion se posera au large des côtes de Baja en Californie.
D’ici là, croisons-les doigts et espérons que le prochain lancement de cette fusée se passera sans encombre pour enfin déclarer rouvert le retour de l’Homme sur la Lune.