Le 3 février dernier, 38 des 150 wagons d'un train transportant des produits industriels ont déraillé dans la ville d'East Palestine dans l'Ohio (États-Unis). Un gigantesque incendie aux fumées noires s'est alors déclenché, relâchant de nombreux gaz toxiques dans l'atmosphère. Après avoir été évacués pour « une question de vie ou de mort » selon le gouverneur de l'Ohio, les habitants ont pu regagner leur domicile.
Mais deux événements ont aggravé l'inquiétude de la population : les autorités ont décidé de brûler les matières toxiques restantes afin d'éviter de nouvelles explosions, avec pour conséquence encore plus de fumées relâchant du phosgène et du chlorure d'hydrogène sur la zone, deux produits pouvant causer de graves problèmes respiratoires.
Du côté de l'eau, le déraillement a aussi provoqué la fuite d'une immense quantité de chlorure de vinyle. Cinq wagons étaient remplis de ce gaz incolore utilisé pour la fabrication de produits en plastique. Or, ces fuites ont eu lieu le long de la rivière Ohio, qui abreuve 10 % des Américains. Le chlorure de vinyle est connu pour ses effets néfastes sur la santé : malaises, spasmes, syndrome de Raynaud, atteintes au niveau des os, maux de tête, somnolence et cancer du foie en cas d'exposition chronique.
Des autorités rassurantes malgré des animaux morts
Contrairement aux déclarations du gouverneur de l'Ohio et aux infirmations publiées dans le New York Times, L'Agence de protection de l'environnement se veut rassurante : elle a annoncé ne pas avoir détecté de gaz nocif dans les environs d'East Palestine, et que les produits toxiques présents dans l'eau avaient été filtrés, l'eau potable ne présenterait donc aucun danger.
Cependant, depuis le déraillement les habitants du lieu ne cessent de publier des photos et vidéos d'animaux sauvages, mais aussi de compagnie, morts ou agonisants.
Certains médias locaux se sont alors mis à évoquer la possibilité d'un « Tchernobyl américain » passé sous silence en raison d'une mauvaise gestion de la part des autorités. Le Département des ressources naturelles de l'Ohio a annoncé que 3 500 poisons ont été retrouvés morts, mais que rien ne prouvait l'implication du déraillement de train dans la mort de certains animaux terrestres.
FUTURA