Naftali Bennett à Bahreïn : la première visite officielle d'un chef de gouvernement israélien
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a rencontré, mardi 15 février, pour la première fois, avec des hauts responsables du Bahreïn.
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C'est une étape supplémentaire dans le rapprochement de l'État hébreu avec les pays du golfe.
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a rencontré, mardi 15 février, des représentants de la petite communauté juive de Bahreïn avant des réunions avec les dirigeants de cette monarchie du Golfe, à l'occasion de la première visite d'un chef de gouvernement israélien dans ce pays.
Naftali Bennett a été accueilli lundi soir par le chef de la diplomatie bahreïnie, Abdellatif al-Zayani, à l'aéroport de Manama, décoré pour l'occasion de drapeaux des deux pays, et doit s'entretenir mardi avec le prince héritier et Premier ministre Salmane ben Hamad Al-Khalifa, puis le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa.
"Je viens d'Israël plein de bonne volonté, porteur d'une amitié chaleureuse entre les deux peuples, et je suis sûr que vous pouvez être un pont remarquable entre Bahreïn et Israël", a déclaré Bennett à l'intention de représentants de la communauté juive de Bahreïn.
Le Premier ministre israélien s'exprimait notamment devant Eitan Naeh, ambassadeur d'Israël, et Ibrahim Nonoo, chef de la communauté juive locale qui compte une cinquantaine d'âmes.
Proches partenaires de Washington, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont été les premières monarchies arabes du Golfe à normaliser en septembre 2020 leurs relations avec Israël par des accords dits d'Abraham.
Stratégie de normalisation
La normalisation récente des relations entre Israël et des pays arabes a été décriée par la classe politique palestinienne pour qui un tel rapprochement avec Israël ne peut avoir lieu sans un accord de paix israélo-palestinien.
Étendue depuis au Soudan et au Maroc, cette normalisation avait été signée sous le gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui n'avait pas effectué de visite officielle aux Émirats ou à Bahreïn. Au pouvoir depuis juin, Naftali Bennett a visité les Émirats en décembre.
"Il est important, particulièrement en ces temps tumultueux, que depuis cette région, nous envoyions un message de bonne volonté, de coopération, d'unité face à des défis communs", a déclaré lundi le Premier ministre.
Insatisfaction du public à l'égard des politiques des dirigeants
Les manifestations contre le gouvernement. En 2011, le petit royaume d'aujourd'hui 1,5 million d'habitants, a été le théâtre d'un soulèvement populaire essentiellement mené par la communauté à majeurité chiite.
Les manifestants réclamaient, dans le sillage du Printemps arabe, des réformes démocratiques. Mais les autorités, aidées par le voisin saoudien, ont répondu par une répression sanglante et des dizaines d'opposants politiques ont été emprisonnés.
Selon des organisations de défense des droits humains, la surveillance en ligne s'est aussi resserrée dans les années suivantes. Le Citizen Lab de l'Université de Toronto, au Canada, a ainsi récemment indiqué que le controversé logiciel espion Pegasus de la société israélienne NSO avait infecté entre juin 2020 et février 2021 les portables d'une poignée d'activistes bahreïnis.
De toute façon, onze ans après le soulèvement prodémocratie sur la place de la Perle en 2011, les revendications démocratiques ont cédé la place à la dénonciation d’une alliance de plus en plus resserrée avec Israël.
Source : France24