Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé à Rabat pour marquer leur soutien au peuple palestinien et demander au royaume de mettre fin à son rapprochement avec Israël.
Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé à Rabat pour marquer leur soutien au peuple palestinien et demander au royaume de mettre fin à son rapprochement avec Israël.
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Des milliers de personnes se sont rassemblées ce dimanche 15 octobre en Turquie et au Maroc en soutien aux Palestiniens, au moment où l'armée israélienne masse ses troupes en vue d'une offensive terrestre dans le nord bombardé de la bande de Gaza.
Alors qu’Israël poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza suite à l’attaque lancée le 7 octobre par le Hamas, plusieurs acteurs régionaux tentent de jouer les médiateurs. C’est le cas du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui s’efforce de maintenir un certain équilibre dans ses discours malgré son attachement ancien à la cause palestinienne. Un attachement que partage une large partie de la société turque puisque ce dimanche, des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul pour un grand meeting de soutien aux Palestiniens. La position du président turc n’y faisait pas l’unanimité, rapporte notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer.
Suphan, 19 ans, est venue avec un drapeau turc, un drapeau palestinien, et toutes ses camarades de cours de lecture du Coran. Elle se dit déprimée à force de regarder les images de Gaza, mais elle espère que les efforts diplomatiques du président turc finiront par payer : « Recep Tayyip Erdogan fait ce qu’il peut du mieux qu’il peut… Moralement, matériellement, il essaye d’aider les Palestiniens. Inch’Allah, les deux parties trouveront un accord. »
Emir, lui, est membre du parti islamiste Saadet, qui appartient à l’opposition. La position du président turc ne le satisfait pas : « Au lieu de discuter avec Israël, il ferait mieux d’être totalement du côté du peuple palestinien, de clamer qu’Israël est un État terroriste ! La médiation, ça ne sert à rien. Israël est un pays qui ne comprend que la force. »
« Nos dirigeants aussi devraient se révolter »
Ummu Gulsum, vêtue et voilée de noir, est aussi pessimiste. Et déçue par le peu de mobilisation dans les rues de la société turque pour la cause palestinienne : « J’appelle mes compatriotes à se révolter. Nous sommes un pays musulman et ce sont nos frères musulmans qui meurent là-bas. Gaza, Jérusalem… ça ne concerne pas que les Palestiniens, ça concerne tous les musulmans. Nos dirigeants aussi devraient se révolter, et rompre les liens avec Israël. »
Deux autres manifestations d'ampleur avaient déjà eu lieu vendredi et samedi sur la péninsule historique d'Istanbul pour dénoncer la politique d'Israël. Samedi 14 octobre, des milliers de pro-Palestiniens, dont l'un des fils du président Erdogan et l'un de ses gendres, ont défilé des abords du grand bazar d'Istanbul jusqu'à la mosquée Sainte-Sophie.
Si Israël lance une offensive terrestre à Gaza, le président turc aura beaucoup de mal à maintenir le semblant d’équilibre qui est le sien pour l’instant.
« Soutien inconditionnel à la résistance à l'occupation »
À Rabat aussi, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé ce dimanche en solidarité avec les Palestiniens. Les deux principaux boulevards du centre-ville étaient bondés, sur plus d'un kilomètre de long, d'une foule en rangs serrés, qui a marché, à l'appel de deux coalitions regroupant d'une part des mouvements islamistes, et de l'autre des partis de gauche.
« Soutien inconditionnel à la résistance à l'occupation », « le peuple veut libérer la Palestine », ont scandé les manifestants. Certains portaient à bout de bras d'immenses drapeaux palestiniens et appelaient à soutenir « Gaza et son sacrifice ». La manifestation, ponctuée aussi de prières contre « la tyrannie et l'oppression » et de chants palestiniens, est la plus grande du genre depuis la normalisation entre le Maroc et Israël fin 2020 sous parrainage américain.