États-Unis: l'université de Columbia, point de départ des manifestations étudiantes pour Gaza
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L’université Columbia de New York (Etats-Unis) a ajourné la date limite de vendredi à minuit (6 heures, heure de Paris) fixée aux étudiants propalestiniens pour qu’ils évacuent le campus, occupé pour protester contre la guerre dans la bande de Gaza, a-t-elle annoncé.
« Les négociations ont progressé et se poursuivent comme prévu », a affirmé le bureau de la présidente de l’université new-yorkaise, Minouche Shafik, dans un communiqué publié jeudi soir. « Nous avons nos demandes, ils ont les leurs », poursuit le bureau de la présidence, en démentant qu’une intervention de la police ait été réclamée. « Ils nous traitent de terroristes, ils nous traitent de violents. Mais le seul outil dont nous disposons, ce sont nos voix », a déclaré une des étudiantes participant à l’occupation et se présentant sous le nom de Mimi.
La Maison Blanche assure de son côté que M. Biden, qui espère être réélu en novembre, « soutient la liberté d’expression, le débat et la non-discrimination » dans les universités. « C’est une caractéristique de notre démocratie que nos citoyens fassent connaître leurs opinions, leurs préoccupations, leur colère, à tout moment », a ajouté le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, vendredi, questionné par des journalistes lors de son déplacement en Chine.
Mouvement d’ampleur dans les universités américaines
Le mouvement d’étudiants américains propalestiniens, qui s’est généralisé dans les campus américains, est parti il y a plus d’une semaine de l’université Columbia. Certaines des universités les plus prestigieuses au monde sont concernées, telles Harvard, Yale ou encore Princeton.
Des dizaines d’arrestations ont eu lieu la semaine dernière, après que les responsables de l’université ont fait appel à la police pour mettre fin à une occupation accusée par plusieurs personnalités d’attiser l’antisémitisme. Les manifestations propalestiniennes se sont ensuite poursuivies mercredi sur le campus.
Plus de 200 manifestants ont encore été arrêtés mercredi et jeudi dans des universités de Los Angeles (Californie), de Boston (Massachusetts) et d’Austin (Texas), où quelque 2 000 personnes se sont à nouveau rassemblées jeudi. Tôt jeudi, un nouveau campement a été installé sur le campus de l’université George Washington dans la capitale. Sur celui de l’université UCLA, à Los Angeles, plus de 200 étudiants ont installé un mini-village d’une trentaine de tentes, barricadés par des palettes et des pancartes. Près du rassemblement propalestinien, une trentaine d’étudiants ont organisé une contre-manifestation.
Les scènes se suivent et se ressemblent : des élèves installent des tentes sur leurs campus, pour dénoncer le soutien militaire des Etats-Unis à Israël et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Puis ils sont délogés, souvent de façon rude, par des policiers en tenue antiémeute, à la demande de la direction des universités.
Sur le campus de l’université Emory d’Atlanta, dans le sud-est des Etats-Unis, des manifestants ont été évacués manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés, selon des images d’un photojournaliste de l’Agence France-Presse. La police d’Atlanta a, de son côté, reconnu avoir utilisé des agents « chimiques irritants » contre les manifestants, face à la « violence » de certains d’entre eux.
L’université USC à Los Angeles, où quatre-vingt-treize personnes ont été interpellées mercredi, a annoncé jeudi l’annulation de sa principale cérémonie de remise de diplômes cette année, officiellement en raison de « nouvelles mesures de sécurité ». Jason Miller, un conseiller de Donald Trump, s’est emparé de l’annonce, affirmant sur X que, « sous Joe Biden, votre cérémonie de diplômes ne sera pas assurée » de se dérouler.