Pour la première fois depuis des années, la crise climatique n’était pas en tête des préoccupations au Forum économique mondial de Davos. C’était sans compter la détermination de quelques-uns. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a accusé certains géants pétroliers d'avoir « colporté le grand mensonge » en cachant les informations dont ils disposaient sur le réchauffement climatique.
La première salve est venue du secrétaire général des Nations unies qui, dès le premier jour, s’en est violemment pris à l’industrie pétrolière, accusée de « grand mensonge ». Pour Antonio Guterres, les producteurs d’énergies fossiles savaient, depuis les années 1970, que leur produit phare allait faire brûler notre planète. Et pourtant, ils continuent de se battre pour accroître la production, a-t-il dénoncé alors qu’ils savent que c’est incompatible avec la survie de l'humanité. Le patron de l’ONU qui a réclamé des poursuites judiciaires.
COP28 : la nomination qui choque
La charge est ensuite venue de l'ancien vice-président américain et militant pour le climat, Al Gore, qui a dénoncé le manque d’ambition des dirigeants politiques. L’échec absolu, selon lui, c’est la nomination du sultan Ahmed al-Jaber, patron de la compagnie pétrolière ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company) des Émirats arabes unis comme président de la COP28. « Il ne s'agit pas de savoir si c'est quelqu'un de gentil ou d'intelligent, l'apparent conflit d'intérêts sape la confiance à l'heure où les militants en viennent à se dire que les personnes qui ont le pouvoir ne font pas leur travail », a dit Al Gore. On ne peut pas laisser les compagnies et les États pétroliers nous dicter leur rythme, a-t-il lancé, hors de lui.
Greta Thunberg mobilisée contre les énergies fossiles
Une nomination absurde pour l’activiste Greta Thunberg qui est bien venue à Davos, mais qui s’est exprimée en dehors de l’enceinte ultra-sécurisée du palais des congrès. La jeune Suédoise a appelé à une pression publique massive contre les énergies fossiles et a annoncé une pétition pour l’arrêt de l'exploitation des énergies fossiles par les multinationales. Un texte qui avait déjà réuni plus de 910 000 signatures jeudi 19 janvier en début d'après-midi.
RFI