Nucléaire : la filière française à la recherche de 100 000 personnes
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Annoncée en février 2022 par Emmanuel Macron, la relance du nucléaire en France s'annonce comme « l'un des programmes industriels les plus importants pour notre pays depuis les années 1990 », souligne le Groupement des industriels français de l'énergie nucléaire.
Il va falloir trouver de la main d'œuvre pour répondre aux volontés du gouvernement de relancer le nucléaire en France. Il y a au moins six EPR (European Pressurized Reactor) à construire, des centrales à rénover, le démantèlement d'anciens réacteurs à gérer et il faudra s'occuper des déchets nucléaires, aussi. Tout cela représente un véritable défi de recrutement et de formation.
Selon le rapport remis par le syndicat du Gifen au gouvernement, le volume de travail dans le secteur du nucléaire devrait augmenter de 25 % pour les dix prochaines années dans une vingtaine de segments d'activité opérationnelle. Le besoin avoisinerait les 100 000 recrutements nécessaires sur l'ensemble de la filière d'ici à 2033.
Les PME et ETI en première ligne
La grande partie de ces recrutements vont plutôt se faire ressentir chez les sous-traitants, les petites et moyennes entreprises, ou les entreprises de tailles intermédiaires. Un changement qui pourrait être radical pour certaines d'entre elles, car la tendance était plutôt à la baisse d'attractivité ces dernières années. Le ministère de la Transition énergétique promet de recruter « à tous les niveaux, du bac pro jusqu'aux ingénieurs ». Côté formation en revanche, considère que la filière du nucléaire n’attire pas encore suffisamment pour combler tous les besoins.
« Ce n'est pas tant que le mot "nucléaire" ou le terme "radioactivité" qui freinent. C'est que la plupart des sites nucléaires exigent une certaine mobilité, une mobilité géographique qui n'est pas forcément ancrée dans l'esprit de nos lycéens, de nos étudiants. Moi, cette année, j'ai plus de 55 propositions de contrats d'alternance et j'espère avoir 16 apprentis à la rentrée de septembre », souligne Franck Falco, enseignant spécialisé à l'Université Aix-Marseille, et responsable de formation, qui demande un recensement clair des besoins par bassins d'emploi.
La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher et le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, ont prévu de lancer un « concours de l’attractivité des métiers du nucléaire » pour pousser les entreprises à venir dans les collèges et les lycées pour venir parler du secteur.
L'université des métiers du nucléaire doit remettre un plan d'action pour la formation au gouvernement début juin 2023.