FMI et Banque mondiale se réunissent au Maroc, entre réforme et changement climatique
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a appelé les Etats membres à en faire plus pour soutenir les pays vulnérables et émergents en donnant plus de capacités d'actions aux institutions financières internationales, lors du lancement du grand raout du Fonds et de la Banque mondiale (BM) à Marrakech (Maroc), lundi.
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Le gratin économique mondial se retrouve à Marrakech. Ce lundi 9 octobre débute une semaine d'assemblées organisées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Les banques centrales, les ministres des Finances du monde entier, sont réunis dans un contexte toujours très difficile, notamment pour les pays africains. Inflation, explosion de la dette publique, manque de financements, les deux institutions sont sommées d'agir.
Ces assemblées FMI-Banque mondiale sont de retour en Afrique, cinquante ans après celles qui s’étaient tenues à Nairobi, des assemblées très attendues par les pays du continent. « Il y a urgence », disent-ils, urgence à faire respirer des économies très fragiles, quand elles ne sont pas complètement dévastées par les crises successives.
Le surendettement est le chantier numéro un cette semaine, il touche une vingtaine de pays africains, en plus de l’Égypte étouffée par les dévaluations de sa monnaie et de la Tunisie dont les négociations pour une aide avec le FMI sont au point mort.
Soutenir les plus vulnérables
Alors, la patronne du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a donné le ton la semaine dernière : elle met en garde contre les dégâts majeurs à venir si les capacités financières des deux institutions n’étaient pas dopées.
Banque mondiale et FMI demandent plus aux États, ils espèrent aussi convaincre un secteur privé encore trop discret dans ces investissements pour les pays émergents.
Critiquées pour leur cure d’austérité imposée aux pays, les deux institutions hôtes cherchent à montrer un nouveau visage au soutien des plus vulnérables. Ajouté à cela l’immense dossier de l’inflation, la feuille de route est extrêmement dense cette semaine à Marrakech.
Les perspectives de croissance et l’inflation en question
Les prévisions de croissance seront également au cœur des discussions. Pour 2023, l’Afrique échappe à la récession mais une croissance du PIB en baisse, autour de 3,3% cela reste insuffisant pour aider les populations à améliorer leur niveau de vie.
C’est le grand paradoxe pointé dans les discours, et dans les indicateurs économiques : l’Afrique est une des plus importantes réserves de croissance futures, et pourtant de nombreux pays restent économiquement très vulnérables, notamment face à l’ampleur de leurs dettes publiques et au manque de financement. L’inflation y est aussi très élevée, comme c’est le cas au Ghana ou au Nigeria.
L’Afrique est au cœur des discours et des attentions de la Banque Mondiale et du FMI qui assurent vouloir mieux financer, notamment la transition énergétique. Le continent qui aura prochainement un troisième siège au conseil d’administration du FMI. Cela confirme les volontés de rééquilibrage des institutions.
Le Maroc voulait absolument maintenir ce rendez-vous à Marrakech
Le Maroc voulait par ailleurs absolument maintenir ce rendez-vous à Marrakech, un peu plus d’un mois après le séisme qui a touché la région et fait près de 3 000 morts, car très important pour le Royaume pour montrer sa capacité d’organisation.
Il y a eu un doute quelques semaines sur le maintien de ces assemblées. Mais après une évaluation des dommages, de la faisabilité, les institutions basées à Washington ont donné leur feu vert.
La ministre marocaine de l’Économie Nadia Fettah y voit « un signe de reconnaissance » du FMI et de la Banque mondiale. Le pays jouit d’une collaboration efficace avec les deux institutions. Le FMI a d’ailleurs débloqué un nouveau prêt d’1,3 milliard de dollars au Maroc il y a une dizaine de jours. Après le séisme, Rabat voit ces Assemblées, comme l’occasion d’un nouveau départ pour le financement du développement.