Déjà menacées en France par l'agriculture intensive ou le frelon asiatique, les abeilles souffrent aussi du changement climatique. "Les récoltes sont de plus en plus irrégulières", ce qui "complique énormément la vie des apiculteurs", alerte l'Union nationale de l'apiculteurs française (Unaf) vendredi 10 juin, alors que trois journées sont prévues à la fin du mois pour sensibiliser à l'importance de ces insectes pollinisateurs, alliés indispensables de l'agriculture.
Incendies, grêle, inondations... Les ruches peuvent souffrir de différents impacts du changement climatique, souligne son porte-parole, l'apiculteur Henri Clément. Ainsi 2021 a été "la pire année de l'apiculture française", avec moins de 10 000 tonnes de miel produites.
2022 a bien commencé dans la plupart des régions grâce à un hiver doux, mais "nous sommes extrêmement inquiets avec la sécheresse qui s'annonce", poursuit l'apiculteur, rappelant que les plantes, si elles souffrent, ne produisent pas de nectar.
Un taux de mortalité "autour de 30% par an"
Le taux de mortalité dans les ruches "est en moyenne autour de 30% par an, c'est colossal", rappelle-t-il. "Les apiculteurs, pour maintenir leur cheptel, sont obligés de les reconstituer avec un surcroît de travail et un surcoût", poursuit le porte-parole de l'Unaf.
Si les apiculteurs ayant plus de 50 ruches peuvent bénéficier du dispositif de calamité agricole pour palier à ces pertes, 90% des agriculteurs possèdent moins de 10 ruches.
Et Henri Clément de rappeller que les abeilles assurent "35% de nos ressources alimentaires" par la pollinisation.
Franceinfo