Des vidéos montrant des policiers en uniforme et des agents en civil dans ce qui semble être une opération en cours dans l’orphelinat de la ville de Khamis Mushait ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux.
Les images montrent des agents traîner une fille au sol avant de la menotter et de la frapper avec une ceinture. Une autre fille se voit passer des menottes aux pieds avant d’être frappée.
Publiées mardi soir sur Twitter, les vidéos avaient été visionnées près d’un million de fois mercredi après-midi.
En Arabie saoudite, les orphelinats sont supervisés par le ministère des Ressources humaines et du Développement social. Aucune réaction de responsables saoudiens n'a pu être obtenue dans l'immédiat.
Le Parti de l'Assemblée nationale, un parti d'opposition saoudien composé de dissidents exilés en Grande-Bretagne, aux États-Unis et ailleurs, s'est joint mercredi au tollé provoqué par les vidéos, condamnant sur Twitter "ces attaques violentes", et demandant "la protection des filles dans les refuges et les orphelinats".
Un certain nombre de militants ont confirmé que les filles de l'orphelinat avaient des demandes légales, et ces demandes ont été rejetées par les responsables de l'orphelinat, ce qui a poussé les filles à se mettre en grève, et pour cette raison les autorités de l'orphelinat ont demandé l'aide des forces de sécurité.
Si le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, a été applaudi pour avoir étendu les droits des femmes dans le royaume ultra-conservateur, en leur permettant notamment de conduire et en assouplissant les règles de tutelle, ces réformes ont toutefois été accompagnées d'une répression brutale contre des militantes des droits des femmes, dans le cadre d'une campagne plus large contre les opposants au pouvoir.
En fait, le royaume est régulièrement épinglé par des ONG pour de graves violations des droits de la personne, notamment sa répression contre les dissidents politiques et militantes féministes.
C'était la semaine dernière que l'organisation de défense des droits de la personne ALQST, établie à Londres, a dénoncé dans un communiqué la condamnation d'une militante pacifique Salma Al-Chehab à 34 ans de prison, une peine assortie d'une interdiction de quitter son pays pour une durée similaire après sa sortie de détention. Cela était la plus longue peine d'emprisonnement jamais infligée par les autorités saoudiennes à dans un contexte de répression déjà excessivement dure.