Arabie saoudite : 33 prisonniers risquent la peine de mort, dont des mineurs
Les organisations de défense des droits de l'homme du monde, soulignant les cas de violations des droits de l'homme en Arabie saoudite dans le cadre de la condamnation à mort sur la base d'« aveux » extorqués sous la torture, ont annoncé que 33 Saoudiens risquaient d'être exécutés.
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La répression en Arabie saoudite a augmenté cette année par rapport aux années précédentes, alors que ce pays a mené plusieurs réformes sociales et culturelles, notamment en permettant aux femmes de conduire, en rouvrant les cinémas et en autorisant concerts et évènements culturels longtemps proscrits.
L'Arabie saoudite poursuit sa politique répressive, en condamnant une militante saoudienne Salma al-Shehab à 34 ans de prison pour avoir défendu les droits des femmes sur sa page Twitter.
De plus, pourtant les autorités saoudiennes avaient auparavant affirmé la fin de la peine de mort pour les mineurs, ce pays a recommencé à condamner les mineurs opposants.
Le 8 août, Le Tribunal pénal spécial saoudien a confirmé la condamnation à mort d'Abdollah al-Drzi, arrêté en 2014 à l'âge de 19 ans, pour sa participation à des manifestations pacifiques.
Avec cette peine de mort, le nombre de citoyens saoudiens exécutés a atteint 33 personnes.
L'Organisation européenne saoudienne des droits de l'homme a révélé qu'Abdollah al-Drazi avait passé trois ans en prison avant le début de son procès et que ses aveux avaient été extorqués sous la torture.
Malgré le manque de transparence du gouvernement saoudien dans le traitement des cas d'exécution, l'Organisation européenne saoudienne des droits de l'homme a pu examiner 33 cas de détenus qui risquaient la peine de mort en Arabie saoudite. Abdollah al-Hawiti, Jalal al-Lobad, Yusuf al-Manasaf, Sajjad al-Yasin, Hassan Zaki al-Faraj, Mahdi al-Mohsen font partie des adolescents condamnés à mort.
Trois de ces 33 personnes peuvent être exécutées à tout moment après l'approbation du Tribunal pénal spécial saoudien, et la condamnation à mort de deux autres en plus d'Abdollah al-Drazi a été confirmée.
Le 8 mai 2017, des agents de sécurité masqués ont attaqué la maison d'Abdollah al-Hawiti, qui avait 14 ans à l'époque, et l'ont arrêté ainsi que son frère Abdolaziz, et après les avoir transférés au centre de police de la province de Daba.
En octobre 2019, le tribunal pénal de la région de Tabuk, dans le nord de l'Arabie saoudite, a condamné à mort Abdullah Al-Hawaiti qui a été victime de harcèlement et de toutes sortes de tortures lors de son arrestation.
En novembre 2017, les forces saoudiennes ont également attaqué la maison de "Hassan al-Faraj" et l'ont arrêté avec ses deux frères après l'avoir battu. Hassan et ses frères ont été torturés en prison. Après un certain temps, ses frères ont été libérés, mais il est toujours à la prison d'Al-Dammam.
Al Faraj a été soumis à de graves tortures, notamment des passages à tabac, des décharges électriques, et a été emmené à l'hôpital à plusieurs reprises. À ce jour, il souffre toujours de douleurs aux jambes dues à la torture et a été contraint de signer des aveux. Al Faraj a été placé à l'isolement pendant environ 3 mois à partir du moment de son arrestation et pendant ce temps, il n'a pas pu communiquer avec sa famille.
Sajjad al-Yasin et Yusuf al-Manasaf sont d'autres adolescents saoudiens qui risques de la peine de mort. Ils ont été arrêtés pour avoir participé à des manifestations en 2017.
Les forces saoudiennes ont torturé Yusuf al-Manasaf dans le but de lui extorquer des aveux, c'est pourquoi le parquet exige son exécution.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Mohammed ben Salmane a dirigé l'Arabie saoudite de manière répressive et brutale. La peine de mort a été utilisée comme un outil politique pour effrayer les citoyens, en particulier les militants des droits de l'homme et leurs familles.
De nombreuses organisations internationales de défense des droits de l'homme, en particulier en Amérique et en Europe, ont exprimé leur inquiétude quant au fait que l'existence de lacunes juridiques saoudiennes permet aux juges du pays de continuer à imposer la peine de mort pour les mineurs.