Man City a triché, la Premier League menace les Citizens !
La Premier League a compilé plus de 100 infractions au règlement financier commises par Manchester City au cours d’une enquête de quatre ans. Le club risque de lourdes sanctions sportives.
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Voilà plus de quatre ans que la Premier League avait lancé son enquête sur les infractions supposées de Manchester City, dont l'éventail était des plus larges, du versement d'une partie conséquente du salaire de Roberto Mancini par une entité étrangère au club (*), mais, au final, sous le contrôle direct de son propriétaire émirati, à des paiements illégaux destinés à 'faciliter' l'acquisition de joueurs encore mineurs, en passant par le maquillage de contrats de sponsoring dont une partie aurait été réglée par le club lui-même, histoire de demeurer dans les clous du fair-play financier de la Premier League et de l'UEFA.
Le temps passant, on s'était dit que les choses en demeureraient là. Manchester City, dans un premier temps suspendu de toute compétition européenne pour deux saisons par la même UEFA, était parvenu à débouter ses accusateurs devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Ce dernier avait statué que plusieurs des chefs d'accusation sur lesquels s'était basée l'instance européenne pour exclure City de ses tournois avaient trait à des faits trop anciens pour être sanctionnés.
Même si les réglements de la PL sont formulés de telle sorte qu'à la différence de l'UEFA, il ne peut y avoir de prescription en la matière, l'absence totale de tout développement depuis 2019 semblait indiquer qu'on ferait tant traîner les choses qu'au bout du compte, tout le monde aurait oublié pourquoi Manchester City s'était retrouvé sur le banc des accusés. La PL pourrait toujours arguer qu'elle avait fait ce qu'elle devait faire. Le grand public hausserait les épaules en se disant que, de toute façon, on ne chercherait jamais des noises au club qui a remporté quatre des cinq derniers titres de champion d'Angleterre.
Comme plusieurs confrères, j'avais moi-même régulièrement contacté la Premier League pour lui demander ce qu'il en était de la fameuse enquête, pour toujours recevoir la même réponse, à la virgule près, un copié-collé de celle qui m'avait été faite la première fois que j'avais posé la question. Ce qui n'était pas franchement encourageant pour la suite, à condition qu'il en eût une, ce dont on avait le droit de douter. Le seul développement dont on avait eu connaissance pendant ce temps était que la Cour d'Appel britannique avait rejeté, en 2021, une requête de Manchester qui questionnait la légitimité du panel désigné par la PL pour instruire le dossier.
DISCRETION ABSOLUE
Et puis la bombe a explosé ce lundi matin, quand plus personne ou presque ne s'attendait à ce qu'elle soit larguée. La Premier League avait semble-t-il non pas tâché de noyer le poisson, mais tout fait pour rendre l'aquarium étanche et empêcher les fuites, afin de ne pas compromettre l'enquête en cours. Un blackout total était nécessaire pour réduire au maximum les chances d'un vice de forme sur lequel l'armée d'avocats employés par le City Football Group se serait aussitôt jetée pour invalider le processus.
Tout s'est donc fait, et se fera, dans la discrétion la plus absolue. Une commission disciplinaire 'indépendante' (*) placée sous le contrôle du juge Murray Rosen statuera sur le dossier. Toutes les audiences se dérouleront 'en privé'. Et Manchester City ne disposera d'aucun recours, cette fois, pas même devant le TAS. Aucun préavis n'avait été envoyé aux dirigeants de City, qui découvrirent leur situation ce lundi matin, via un recommandé déposé en main propre à l'Etihad Stadium, tout juste avant que la Premier League ne publie son communiqué. On peut imaginer ce que le choc eut de brutal, et comprendre que le club se soit dit 'surpris' par le tour que viennent de prendre les événements.