C’est ce qu’on appelle un match à haute tension. Biélorussie-Suisse, en éliminatoires de l’Euro 2024 de football, se tient en Serbie ce samedi 25 mars dans l'après-midi. Haute tension parce que la Biélorussie a été mise au ban du sport international depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais pas son équipe de foot donc. Et ce match en Serbie est tout sauf un cadeau pour la Suisse.
Les protestations des parlementaires européens n’y ont rien fait. Jusqu’à ce jour, l’UEFA (Union des associations européennes de football), l'instance qui régit le football en Europe, n’a pas exclu la sélection biélorusse des compétitions internationales. Seule sanction : l’obligation de jouer sur terrain neutre. D’où le choix de la très pro-russe Serbie pour le match de ce samedi.
Problème : la Suisse, premier adversaire de la Biélorussie dans le groupe I des éliminatoires, redoute toujours d’affronter la Serbie ou de s’y déplacer, parce que plusieurs de ses joueurs emblématiques sont d’origine kosovare et que la Serbie ne reconnaît pas le Kosovo. Cela donne à chaque fois des rencontres électriques.
Lors de la Coupe du monde 2018 et du match Serbie-Suisse (1-2), les joueurs de la Nati Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri – tous deux d'origine kosovare – avaient mimé l’aigle bicéphale albanais pour fêter leurs buts. En novembre, lors du Mondial au Qatar, les Serbes avaient ressorti un drapeau niant l’existence du Kosovo dans les vestiaires, avant que le milieu de terrain suisse Granit Xhaka ne réponde en rendant un vrai-faux hommage à un dirigeant de l’Armée de libération du Kosovo.
Pour se prémunir d’une nouvelle polémique, la Suisse a officiellement demandé que le match contre la Biélorussie se joue ailleurs qu’en Serbie. Mais l’UEFA a estimé que rien n’empêche la rencontre d’avoir lieu à Belgrade.
RFI