Djamili Aboudou, athlète de l’équipe de France de la Fédération française de boxe, qui a obtenu sa qualification olympique en mars dernier, espère briller à Paris 2024 pour sa découverte des JO. Il est présent aux Championnats d'Europe qui se déroulent à Belgrade, en Serbie, du 18 au 29 avril.
« La patience est la clé du succès », dit un proverbe égyptien. Djamili Aboudou, poids super-lourd (+92 kg), disputera à Paris ses premiers Jeux olympiques après avoir obtenu en mars dernier son ticket lors d’un tournoi de qualification en Italie. Le Nordiste s’est imposé 4 juges à 1 face au Canadien Alexis Barrière, sparring-partner du champion WBC Tyson Fury.
« J’ai bossé pour combler les manques, cela a marché »
À 28 ans, le super-lourd va donc sortir les gants l’été prochain. Mais, le chemin des JO fut très long pour le sextuple champion de France entre 2016 et 2022. Djamili Aboudou qui a aussi décroché plusieurs médailles internationales, notamment le bronze aux Championnats d’Europe 2017 et aux Jeux méditerranéens 2018 à Tarragone en Espagne et en 2022 à Oran en Algérie, n’avait pas été retenu pour le Tournoi de qualification olympique de Tokyo, blessé au biceps en avril 2019.
« Il a deux ans à Oran lors des Jeux méditerranéens, j’avais déjà cette qualification dans la tête. Entre les deux périodes, il y a eu beaucoup de travail », souffle ce représentant d’une discipline qui a fait son entrée aux JO en 1904. Djamili Aboudou qui vise l’or devant le public français, a axé ses entraînements sur la mobilité et sur l’impact de ses coups. « J’ai bossé pour combler les manques, cela a marché », dit le colosse qui a commencé par le foot avant de se tourner vers le noble art. Et d’ajouter : « Beaucoup de personnes n’y croyaient plus. J’ai eu énormément de messages d’amis qui m’ont félicité de ne pas avoir lâché. Pour moi, c’est presque huit années d’acharnement avant la délivrance. »
Une panoplie technico-tactique plus étoffée
Djamili Aboudou doit continuer à monter en puissance tout en travaillant ses qualités et ses défauts. « Sa panoplie technico-tactique est plus étoffée et il arrive mieux à s’adapter à ses rivaux sur le ring », a décrypté son entraîneur Malik Bouziane lors de sa qualification olympique. « Le temps passe très vite, il va falloir charbonner. Si le premier objectif est atteint, il reste du chemin à faire pour monter sur le podium à Paris », souligne de son côté Djamili Aboudou.
« Que ce soit chez les filles ou chez les garçons, il y a une grosse équipe de France. On devrait faire de belles choses chez nous à Paris », affirme Djamili Aboudou. Après la pluie de médailles qui avait célébré le triomphe des boxeurs français à Rio au Brésil en 2016, six breloques olympiques, dont deux en or pour Tony Yoka et Estelle Mossely, l’équipe de France de boxe avait des ambitions plus modestes à Tokyo. Elle est revenue du Japon avec un zéro pointé, tout comme en 2012 à Londres.
Djamili Aboudou est donc lancé dans une dernière ligne droite qui le verra notamment disputer les Championnats d’Europe en Serbie en guise de grande répétition avant l’échéance olympique. « J’aimerais faire un résultat pour marquer les esprits », indique-t-il au passage. Djamili Aboudou, qui a récemment effectué un stage à Cuba, La Mecque de la boxe, promet de tout donner sur le ring.
RFI