À un an des JO-2024, Paris lance son compte à rebours
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Dans tout juste un an, le 26 juillet 2024, la France accueillera les Jeux olympiques. Et désormais, c’est une année dense qui s’annonce pour être à l’heure et à la hauteur de l'événement. Bilan d'étape à 365 jours du coup d'envoi.
Durant les douze prochains mois, des sujets brûlants vont continuer à alimenter l'actualité autour de Paris 2024. En ce qui concerne le budget, le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé, lundi 24 juillet, devenir l'un des partenaires premium des JO de Paris 2024, permettant ainsi au comité d'organisation des Jeux olympiques de quasiment atteindre son objectif de 1,24 milliard d'euros de recettes de partenariat. LVMH devient le 6e « partenaire premium » et rejoint dans ce club des plus gros contributeurs les groupes Orange, EDF, BPCE, Sanofi et Carrefour.
Le budget des JO, révisé en décembre 2022, avait acté une augmentation de 15 % des dépenses (+ 573 millions d’euros) par rapport au dossier de candidature. Cette augmentation a pris en compte l'inflation et les surcoûts liés à la sécurité.
Jusqu'à 600 000 spectateurs par jour dans les transports
Concernant les transports, sujet sur lequel la Cour des comptes a souvent alerté, les marchés des bus pour les accrédités ont été attribués. Mais il reste encore beaucoup de travail pour assurer des déplacements optimisés pour les athlètes. Le prolongement de la ligne de métro 14 jusqu’à Orly, au sud de la capitale, et Saint-Denis Pleyel au nord, nécessaire pour assurer la desserte du village olympique, est prévue en juin 2024, soit un mois à peine avant les Jeux. De quoi donner des sueurs froides aux organisateurs.
Durant les Jeux olympiques et paralympiques, outre leurs usagers habituels, les transports devront acheminer jusqu'à 600 000 spectateurs par jour vers les sites des compétitions. Plus de dix millions de spectateurs étrangers sont attendus. « Nous sommes confiants, nous sommes engagés, nous serons prêts », a assuré le ministre des Transports Clément Beaune à l’issue du comité stratégique des mobilités autour des JO en juin dernier. « On a levé beaucoup d’inquiétudes et on en a encore quelques-unes, notamment sur Paris Ouest ou sur le secteur clé du Stade de France », a-t-il souligné.
Les déplacements en vélo seront mis en valeur avec plus de 300 kilomètres de pistes cyclables déjà construits en Île-de-France, sur les 415 kilomètres prévus d’ici l’été 2024. Les opérateurs franciliens de vélos en libre-service devraient mettre 15 à 20 000 vélos de plus dans le parc de location alors que la mairie de Paris annonce la mise à disposition de 3 000 Vélib' supplémentaires.
En ce qui concerne les chantiers de construction, la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) chargée de la construction des ouvrages olympiques, affirme que les délais sont « respectés ». Fermé depuis mars 2021, le Grand Palais est en rénovation complète. Il doit accueillir l'escrime et le taekwondo.
Dans les prochains mois, des répétitions générales seront de mise, avec notamment le triathlon en août ou encore le VTT en septembre. En juin, le test-event des épreuves de voile à Marseille s'est conclu sans fausse note majeure du côté de l'organisation et avec un superbe résultat sportif pour l'équipe de France. Les Français ont été spécialement intouchables en kite-foil, spectaculaire discipline qui fera ses débuts olympiques dans un an, avec les titres de Lauriane Nolot et Axel Mazella. Ils ont aussi remporté l'or en IQFoil (planche à voile) avec Nicolas Goyard et en 470 avec le duo Camille Lecointre-Jérémie Mion. Organisée en pleine ville, sur la marina olympique du Roucas-Blanc, le test-event devait permettre aux organisateurs de mettre à l'épreuve la plupart des procédures techniques et de sécurité, en mer notamment.
Assurer la sécurité
Concernant la cérémonie d’ouverture, que l’on annonce grandiose sur la Seine, une quarantaine de bateaux ont défilé sans anicroche apparente, il y a quelques jours, sur le fleuve qui traverse la capitale pour mimer le convoi des délégations de l'été 2024 et tester durée, distances et prises de vue de cette cérémonie inédite. À l'issue, Tony Estanguet s'est félicité d'un premier retour « très positif » et du « potentiel dingue » de ce parcours sur la Seine. Il faudra tirer les « enseignements », y compris en débriefant entièrement avec « les bateliers pour voir comment ils ont vécu tout ça ». Des essais caméras pour OBS (Olympic Broadcasting Sytem), diffuseur télé des JO ont été aussi réalisés. « On doit aussi tester une nouvelle manière de filmer la cérémonie », a en effet expliqué Thierry Reboul, directeur événements et cérémonies, à l'origine du concept.
Le 26 juillet 2024 à 20h24, ce sont plus d'une centaine de bateaux qui transporteront plus de 200 délégations du monde entier. Les organisateurs misent beaucoup sur cette cérémonie, qui pour la première fois se tiendra hors stade. Environ 100 000 personnes pourront y assister en payant leurs places sur les quais bas de la Seine et plusieurs centaines de milliers d'autres sur les quais hauts gratuitement. La sécurisation de cette gigantesque fête en plein air, sur un fleuve, en présence de sportifs et de chefs d'État du monde entier, constitue un véritable casse-tête.
Évaluer l’ampleur du recours des forces de sécurité intérieure
Entre 20 et 30 000 personnes seront nécessaires pour assurer la sécurité privée lors des Jeux olympiques et paralympiques. Mais la profession, déjà en tension, ne sait pas si elle parviendra à recruter le personnel nécessaire. Pour faciliter le recrutement, le ministère de l’Intérieur a adapté le cadre réglementaire pour proposer des formations « express » de 106 heures débouchant sur des postes temporaires « grands événements », spécifiques aux JO.
« Il faudra sans aucun doute avoir recours aux forces de sécurité intérieure pour se substituer en partie aux entreprises privées de sécurité, qui seront en carence, commente le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, dans les colonnes du Parisien. Nous recommandons d’anticiper : des décisions doivent être prises au plus tard en octobre 2023, notamment sur la répartition entre policiers et effectifs des armées, dont les gendarmes. Il faudra, dès lors, voir le coût global de la sécurité des Jeux. Sur la sécurité des JO, il faut aller vite, ne pas tergiverser, évaluer l’ampleur du recours des forces de sécurité intérieure et le planifier. »
Pour le moment, Tony Estanguet se montre optimiste. « On est dans les temps de passage, on n'a reculé sur rien. On sera prêts, dit-il. On continue d'avancer avec notre écosystème. On n'a pas l'impression d'avoir été épargnés ces dernières années, mais on maintient. Ces Jeux sont une chance pour notre pays ».