C'est fait ! Le premier dépôt d'échantillons de sol martien a été entreposé sur un site de la planète rouge par le rover Perseverance. Une étape clé dans la mission de retour d'échantillons sur Terre (Mars Sample Return). Cependant, cette carotte-là n'a pas vocation à être ramenée : c'est une réserve de secours au cas où le programme prévu pour d'autres tubes échouerait.
Une réserve de secours
Ce premier échantillon a été prélevé le 31 janvier 2022 et depuis, il était stocké dans le ventre du rover en compagnie de 17 autres (dont un échantillon atmosphérique) récupérés jusqu'ici. Entreposé dans un petit tube en titane de 90 cm, il a la taille d'une craie et se compose de roches ignées récupérées dans une région du cratère Jezero de Mars appelée "South Séítah".
Le tube, officieusement appelé "malay" a été déposé sur un site nommé "Three Forks", où neuf autres devront être aussi remisés. Ces dix tubes constitueront un dépôt de secours au cas où la livraison des 30 autres par le rover subirait un échec. Dans ce cas, deux hélicoptères viendront les récupérer pour les amener à l'atterrisseur SRL (Sample Retrieval Lander).
Un retour en 2033
En juillet 2022, la Nasa a détaillé le plan principal de récupération des échantillons. Jusqu'alors, l'agence spatiale prévoyait l'envoi sur Mars d'un autre rover qui serait allé chercher les échantillons déposés par Perseverance pour les emporter jusqu'à un atterrisseur. Sur ce dernier doit se trouver une mini-fusée, prête à faire décoller les prélèvements en orbite, en 2031.
Finalement, ce deuxième rover n'existera tout simplement pas. A la place, Perseverance, qui a démontré ses bonnes performances, rejoindra lui-même directement la fusée (nommée Mars Ascent Vehicle). Les échantillons seront récupérés sur Perseverance à l'aide d'un bras robotique, construit par l'Agence spatiale européenne (ESA), et intégré à l'atterrisseur comme précédemment prévu.
Mais la prudence étant toujours de mise, une solution de repli a été prévue au cas où Perseverance se retrouverait immobilisé. L'atterrisseur, qui doit décoller à l'été 2028 et arriver sur Mars au milieu de l'année 2030, emportera ainsi sur son dos (en plus de la mini-fusée et du bras robotique) les deux petits hélicoptères.
Une fois dans l'espace, les échantillons seront finalement transférés dans l'orbiteur ERO (Earth Return Orbiter), construit par l'ESA, préalablement positionné autour de Mars, et dont le décollage depuis la Terre est lui prévu en 2027. Une fois la cargaison récupérée, cet orbiteur reprendra le chemin de la Terre pour venir atterrir dans le désert de l'Utah, en 2033.
Sciences et Avenir