SpaceX : vers un premier vol test de la plus grande fusée au monde ce lundi
La fusée la plus grande et la plus puissante au monde, développée par SpaceX pour aller sur Mars et la Lune, doit décoller du Texas ce lundi, pour son premier vol test.
Table of Contents (Show / Hide)
Ce lundi 17 avril, la conquête spatiale va entrer dans une nouvelle ère. La fusée Starship, la plus haute au monde avec ses 120 m, va décoller depuis la base spatiale Starbase, dans le sud du Texas, aux États-Unis, pour une mission test.
La fenêtre de tir de deux heures et demie s'ouvre lundi à 7 h du matin heure locale (14 h à Paris), a annoncé SpaceX, l'entreprise d'Elon Musk, vendredi. Des dates de repli sont prévues dans la semaine.
Vendredi, le régulateur américain de l'aviation civile (FAA) a attribué une licence de vol à Starship "valable pour cinq ans", permettant ce test.
Destiné à des voyages dans l'espace lointain, vers la Lune et Mars, ce lanceur n'a encore jamais volé dans sa configuration complète, avec son premier étage, appelé Super Heavy. Seul le deuxième étage du véhicule, le vaisseau Starship qui donne par extension son nom à la fusée entière, a effectué des vols tests suborbitaux (à environ 10 km d'altitude), dont plusieurs s'étaient terminés en d'impressionnantes explosions.
Lundi, le plan de vol est le suivant : environ trois minutes après le décollage, Super Heavy doit se détacher et retomber dans les eaux du golfe du Mexique. Le vaisseau Starship doit alors continuer seul son ascension, et effectuer un peu moins d'un tour de Terre avant de retomber dans l'océan Pacifique.
Mais il s'agit là du "meilleur scénario", a fait savoir SpaceX, tant l'issue du test est incertaine.
"Demain ne sera probablement pas un succès, si on entend par là atteindre l'orbite", a déclaré dimanche soir Elon Musk, parlant à ses abonnés via Twitter. "Si nous voyons quoique ce soit qui nous inquiète, nous reporterons le vol", a-t-il prévenu. Et si le décollage est tenté, le milliardaire a simplement souhaité qu'il ne détruise pas l'aire de lancement.
Sa crainte : que l'un des 33 moteurs Raptor de Super Heavy explose et provoque un "effet domino" en se propageant aux autres. "Cela prendrait sûrement plusieurs mois pour reconstruire le pas de tir si nous le faisons fondre", a-t-il dit. "Si on s'éloigne assez du pas de tir avant qu'il y ait un problème, je considérerai ça comme un succès."
Un lanceur réutilisable
À l'avenir, les deux étages de l'engin doivent pouvoir venir se reposer sur Terre, rendant la fusée entièrement réutilisable. Cette manœuvre avait été plusieurs fois tentée en 2020 et 2021. Plusieurs prototypes étaient alors redescendus trop vite, et avaient percuté le sol dans d'impressionnantes explosions, avant que l'un d'eux ne réussisse finalement son atterrissage.
Pour ce premier vol, il ne sera pas tenté de les récupérer, et il est prévu que Starship comme Super Heavy s'écrasent dans l'océan.
L'idée d'un lanceur réutilisable, la grande stratégie d'Elon Musk, est de casser les prix. Chaque vol de Starship pourrait ainsi, à terme, coûter "moins de dix millions" de dollars, a-t-il assuré par le passé.
Il y a quelques mois, la fusée SLS de la Nasa (98 mètres de haut) était devenue la fusée opérationnelle la plus puissante du monde lors de son vol inaugural pour la mission lunaire Artémis 1. Elle pourrait donc être détrônée dès la semaine prochaine.
Ce vol inaugural sera donc suivi de très près par la Nasa. D'autant que l'agence spatiale américaine a choisi ce vaisseau pour faire réatterrir, pour la première fois en plus d'un demi-siècle, ses astronautes sur la Lune, lors de la mission Artémis 3 officiellement prévue en 2025.