Et de 20. La France est devenue, mardi 7 juin 2022, le 20e pays à signer les "Accords Artemis", du nom du programme de la Nasa prévoyant un prochain retour d'astronautes sur notre satellite. C'est dans le cadre de ce voyage d'une femme pourra, pour la première fois, marcher sur la Lune. Le document a été signé par le président directeur général du Cnes Philippe Baptiste lors d'une cérémonie à l'ambassade de France à Washington, en présence de l'administrateur de la Nasa (et ancien astronaute) Bill Nelson.
Exploiter les ressources de la Lune, pas les accaparer
Les "Accords Artemis" réaffirment l’importance du Traité sur l’espace de 1967, notamment consacré à l'exploitation qui peut être faite de l'espace extra-atmosphérique, et justement de la Lune. L'astre est riche en effet de certaines ressources, comme l’hélium 3 (3He), "un élément extrêmement rare sur Terre mais déposé en abondance sur le sol sélène par les vents solaires" - écrivait notre journaliste Sylvie Rouat dans un précédent article de Sciences et Avenir - et carburant potentiel pour la fusion nucléaire, une technologie riche de promesses mais qui n'a pour l'heure pas encore porté ses fruits. L'eau de la Lune, présente en particulier sous forme de glace au pôle sud, constitue aussi une denrée précieuse pour les futures bases installées là-bas. Avec les "Accords Artémis", les Etats signataires réaffirment le fait que ces ressources peuvent être exploitées, mais sans qu'un pays ne puisse se les accaparer.
Une maison champignon sur la Lune
Que la France prenne un rôle actif dans le retour à la Lune, cela ne devrait pas demeurer un simple symbole. Concrètement, plusieurs start-up hexagonales sont sur les starting-blocks pour proposer des "briques technologiques", qui permettrait de s'insérer dans le programme spatial impulsé par les Etats-Unis. Plusieurs étaient présentes mardi 7 juin au gala "Objectif Lune" organisé par le Cnes et l'ANRT* pour "mettre à l'honneur l'ambition lunaire européenne".
Ainsi Spartan Space, installée à Marseille et co-fondée par l'Allemand Peter Weiss, ambitionne de construire un habitat gonflable à installer sur la Lune. "Le site d'alunissage de la mission ne sera pas forcément proche des centres d'intérêts lunaires", autrement dit des lieux où existent les ressources naturelles de notre satellite, explique-t-il à Sciences et Avenir. L'EuroHab de la start-up soutenue par Air Liquide et le CEA - et qui ressemble un peu aux maisons-champignons des Schtroumpfs - permettrait de bivouaquer à mi-chemin entre le site à exploiter et la base lunaire à proprement parler. "Un peu comme les bases utilisées par les alpinistes sur le chemin de l'Everest", commente Weiss.
Sciences et Avenir