Depuis la création en 2017 du logiciel open-source Zonkey, qui permet d'identifier les hybrides mis au jour lors de fouilles archéologiques en utilisant l'ADN ancien, la recherche paléogénomique sur les équidés progresse à grands pas. En 2021, une grande étude dirigée par Ludovic Orlando de l’Université Paul Sabatier de Toulouse avait établi l’origine du cheval domestiqué. En janvier 2022, une équipe du CNRS avait pu résoudre le mystère des kungas, animaux particulièrement prisés en Mésopotamie, dont on sait à présent qu’ils étaient issus du croisement d’une ânesse domestique avec un hémione, un âne sauvage de Syrie.
À présent, une équipe emmenée par des chercheurs de l'ArchaeoBioCenter de l’Université Louis-et-Maximilien de Munich (Allemagne), de la Collection nationale de paléoanatomie de Munich et de l'Université de Vienne (Autriche) s’est penchée sur l’origine des mules en Europe centrale, et vient de démontrer que ce sont les Romains qui les ont introduites dans les régions situées au nord des Alpes au 1er siècle avant notre ère. Si l’analyse génétique est la méthode la plus probante, cette étude publiée dans le Journal of Archaeological Science confirme qu’il existe un autre moyen d’identifier les mules et les mulets : la forme de leurs prémolaires inférieures.
Une introduction romaine des mules au nord des Alpes
De nombreux équidés sauvages et domestiques ont coexisté depuis l’âge du bronze en Europe comme en Asie occidentale, où l’on pouvait trouver des ânes sauvages (les hémiones, Equus hemionus), des ânes communs (Equus asinus) et des chevaux (Equus caballus), mais aussi leurs hybrides : les kungas (issus du croisement entre ânesse et hémione) et les mulets (issus du croisement entre âne et jument).
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