Une altercation entre des jeunes et des forces de l’ordre a mené à l’interpellation de 14 personnes, mardi 11 octobre, devant le lycée Joliot-Curie de Nanterre (Hauts-de-Seine). Parmi eux, plusieurs élèves de l’établissement « majoritairement mineurs » selon le parquet, joint par Mediapart. Cet épisode intervient dans un contexte de tensions entre la direction du lycée et les élèves, alors que plusieurs professeurs sont en grève depuis septembre.
Soutien à un professeur muté
Lundi 10 octobre, les lycéens avaient organisé un premier blocus pour protester contre leurs conditions de travail, réclamant un retour de l’aide aux devoirs, et un « réel dialogue avec la direction de l’établissement », selon un communiqué du syndicat Sud Éducations 92. Ce dialogue devait porter sur l’interdiction de tenues considérées comme religieuses, les abayas, décidée sans discussion préalable par la direction, selon la FCPE 92.
Le blocus était également dédié au soutien à l’enseignant Kai Terada, professeur de mathématiques, suspendu, puis muté fin septembre pour avoir exercé une activité « en dehors des instances de dialogue social de l’établissement ou de l’exercice normal d’une activité syndicale », selon les syndicats d’enseignants. Depuis lors, plusieurs de ses collègues s’étaient mis en grève pour protester contre sa mutation « forcée ».
Mouvement de foule
Lundi, quelques heures après le début du blocus et un face-à-face entre les centaines d’élèves rassemblés devant le lycée et la police, l’administration décidait finalement la fermeture de l’établissement. Le lendemain matin, mardi 11 octobre, une autre équipe de police, selon la FCPE 92, procédait à des fouilles des élèves avant leur entrée au lycée. La situation aurait rapidement dégénéré « face à cette action excessive », selon Sud Éducations, et « un mouvement de foule » aurait entraîné les élèves à se replier vers la route.
« Aujourd’hui, on a eu peur »
« Un nouveau seuil de violence a été franchi ce matin. Aujourd’hui, on a eu peur. On a d’abord été gazés et insultés. C’est à ce moment-là qu’un projectile a été lancé contre les policiers », rapporte Valentino Cherasco, porte-parole du mouvement lycéen. En fin de matinée, l’odeur de gaz lacrymogène était toujours présente dans le quartier. Une dizaine de palets de gaz lacrymogène et des balles de LBD étaient éparpillés sur le sol face au lycée. Sur la route, une partie de l’asphalte a fondu après l’incendie d’une poubelle.