« Je suis fier d'être russe et notre président, c'est Poutine », s'est enthousiasmé Viktor Bout. Le marchand d'armes a été libéré par les États-Unis lors d'un échange de prisonniers contre la basketteuse américaine Brittney Griner, qui était retenue en Russie. Il a aussitôt donné un entretien au média russe RT, samedi 10 décembre, à qui il a confié son admiration pour Vladimir Poutine et son soutien à l'offensive en Ukraine, déplorant que celle-ci n'ait pas eu lieu dès 2014. Il a même regretté de ne pas pouvoir s'engager volontairement aux côtés de l'armée russe.
Viktor Bout a confirmé avoir « toujours » eu un portrait de Vladimir Poutine dans sa cellule pendant son emprisonnement aux États-Unis, où il avait été condamné à 25 ans de prison après avoir été arrêté en 2008 en Thaïlande. « Si j'en avais la possibilité et les compétences nécessaires, je me porterais volontaire (pour combattre en Ukraine) », a déclaré cet ex-officier de l'armée soviétique, âgé de 55 ans, disant ne « pas comprendre » pourquoi l'offensive massive de Moscou n'avait pas eu lieu dès 2014.
Il dément avoir vendu des armes aux talibans
Il s'est également présenté, à nouveau, comme un homme d'affaires qui travaillait légalement, mais qui a servi « d'exemple » pour forcer d'autres Russes à accepter des accords avec Washington, ce qu'il dit avoir refusé de faire. L'intéressé a également démenti avoir vendu des armes aux talibans, comme l'en ont accusé des articles dans la presse américaine. « Les talibans avaient mis ma tête à prix. Donc comment dire que j'ai collaboré avec eux ? Cela n'a pas de sens », a-t-il assuré. Enfin, il a accusé l'Occident d'encourager « un suicide de la civilisation » avec « les drogues, les LGBTQ+ ».
Né, selon un rapport des Nations unies, en 1967 à Douchanbé, capitale de l'ex-république soviétique du Tadjikistan, Viktor Bout a étudié à l'Institut militaire des langues étrangères de Moscou, avant d'entrer dans l'armée de l'air. Il a su, dès 1991 et la chute de l'URSS, selon ses accusateurs, acquérir à bas prix quantité d'armements sur des bases militaires en ex-URSS, alors en plein chaos, et les revendre dans plusieurs zones de conflit, notamment en Afrique. Ses liens éventuels avec les services russes ne sont pas connus.
Le Point